Le parquet mexicain enquête sur la création d'un nouveau groupe de guérilleros dans l'État du Guerrero (sud du Mexique) qui a appelé à la lutte armée contre le gouvernement, a annoncé un porte-parole du ministère de la Justice.

Des hommes au visage masqué se sont présentés devant la presse dans un lieu indéterminé du Guerrero pour annoncer la création de la guérilla des Forces armées révolutionnaires - Libération du Peuple (FAR-LP), a rapporté la presse.

«C'est aujourd'hui le moment ou jamais de déclarer la guerre (...) Le retour aux armes est indispensable», selon un communiqué de présentation du groupe. Le nouveau mouvement qui a appelé à la lutte armée contre le «gouvernement répressif» du président mexicain Enrique Peña Nieto (Parti révolutionnaire institutionnel, PRI), le jour même du premier anniversaire de son investiture, le 1er décembre 2012.

Le porte-parole du ministère de la Justice a indiqué à l'AFP qu'une enquête allait être menée pour «confirmer l'existence ou non de ce groupe».

Dans son communiqué, le groupe de guérilla dénonce les meurtres récents de dirigeants écologistes, étudiants ou paysans, et exige la libération de membres des «polices communautaires» locales.

Il critique également les réformes engagées par le président mexicain, en particulier la réforme de l'éducation ainsi que la réforme énergétique en préparation. Selon l'organisation, cette réforme vise à «livrer la richesse pétrolière à des étrangers».

L'État du Guerrero, où se trouve la station balnéaire d'Acapulco, est une des régions les plus pauvres du Mexique, avec une forte population d'indigènes, et l'une des plus violentes.

Il y a plusieurs dizaines d'années qu'agissent de petits groupes de guérilleros, tels le dernier en date, l'Armée populaire révolutionnaire (EPR), créée en 1996 et qui se réclame du marxisme. Sa dernière action connue fut en 2007 de faire exploser deux oléoducs, sans faire de victimes.

Dans ce même État, en particulier dans les régions montagneuses, opèrent des polices communautaires, groupes de civils armés tolérés par les autorités locales et qui ont établi un système de sécurité fondé sur des coutumes indigènes dans plus de 77 localités.

Les groupes criminels y sont également actifs, notamment dans la culture et le trafic de drogues.