Le projet d'attentat des Farc contre l'ancien président Alvaro Uribe en Colombie, dévoilé la semaine dernière par le gouvernement, est une fausse information, a affirmé Ivan Marquez, le numéro 2 de la guérilla, chargé des actuelles négociations de paix, dans un entretien publié lundi.

L'annonce de ce plan attribué aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) avait suscité une vive émotion, conduisant Humberto de la Calle, le chef de l'équipe gouvernementale pour ces négociations, à évoquer une possible rupture des pourparlers.

«Le pire, cela a été d'entendre M. De la Calle tisser des spéculations sur cette fausse information», a affirmé Ivan Marquez, dans cet entretien accordé à la revue digitale Las Dos Orillas.

Ouvertes depuis un an à Cuba, pays garant du processus, les négociations entre représentants du gouvernement colombien et de la rébellion marxiste ont abouti jusqu'ici à plusieurs accords partiels, en vue de mettre fin au plus vieux conflit d'Amérique latine, qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts en près d'un siècle.

Dans ce contexte, le numéro 2 des Farc assure avoir appris «avec surprise» l'annonce de ce projet d'attentat contre l'ancien chef de l'État conservateur, au pouvoir entre 2002 et 2010, mais aussi contre le procureur général de la nation Eduardo Montealegre.

«Après avoir atteint un niveau aussi haut, quasi irréversible (dans les négociations), le gouvernement à travers le ministre de la Défense et le directeur de la police se charge de salir ce résultat», a commenté Ivan Marquez, qui a en outre loué la position de M. Montealegre en faveur du dialogue avec les Farc, le décrivant comme «un homme qui a fait le pari généreux de la paix».

Lu en 2010, le président colombien Juan Manuel Santos a lui-même admis lundi que le projet d'attentat contre son prédécesseur était «ancien».

Cible des Farc pour sa politique de fermeté à l'encontre de la guérilla, qui compte encore selon les autorités près de 8000 combattants, M. Uribe, l'un des farouches opposants à ces négociations, a vivement réagi à cette mise au point de M. Santos, assurant qu'elle visait à accorder une «impunité» à la rébellion.