Une policière de Rio de Janeiro a découvert mardi matin à la porte de son domicile un sac à dos contenant la tête de son mari enlevé dans la nuit, a indiqué la police à l'AFP.

La victime, un commerçant de 35 ans, ancien joueur de football, avait été enlevée lundi soir devant son commerce, près de la favela de Minha Deusa, à Realengo, un faubourg du nord de Rio, et emmené à bord de son propre véhicule par un groupe d'individus.

En entendant du bruit devant son domicile, mardi vers 6 h, son épouse est sortie de chez elle. Devant la porte, «elle a reconnu le sac à dos de son mari et en l'ouvrant, y a découvert la tête de celui-ci», a indiqué la police.

Selon le site d'information G1, les yeux et la langue de la victime avaient été arrachés.

L'épouse du commerçant travaille dans une des Unités de police pacificatrices (UPP) de Rio, des commissariats installés dans les favelas reprises depuis 2008 par les autorités aux trafiquants de drogue qui les contrôlaient auparavant.

La police recherchait mardi activement le reste du corps de la victime ainsi que son véhicule.

Elle soupçonne que le crime pourrait avoir été commis par des trafiquants de drogue des favelas Minha Deusa, Vila Vintem ou Curral, selon G1.

Les autorités n'ont pas révélé les noms de la victime et de son épouse.

Il s'agit du second épisode meurtrier en quelques jours à Realengo, où sept personnes avaient été tuées par balles dans la nuit de jeudi dernier, dans le cadre d'une affaire criminelle qui pourrait avoir des liens avec le trafic de drogue, selon la police.

La sécurité à Rio de Janeiro s'est sensiblement améliorée depuis l'installation des UPP dans des dizaines de favelas, à l'approche du Mondial -2014 de football au Brésil et des Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio.

Mais ces derniers temps, plusieurs crimes ont montré que la violence continuait, parfois du propre fait de la police.

Vingt-cinq policiers de l'UPP de la Rocinha, la plus grande favela de Rio, ont été récemment incarcérés, accusés d'avoir torturé et assassiné en juillet le maçon Amarildo de Souza en juillet dernier et d'avoir tenté de dévier l'enquête vers la piste des trafiquants.

«Où est Amarildo?», n'ont depuis de cesse de réclamer les nombreuses manifestations qui secouent Rio et s'achèvent régulièrement dans des heurts violents avec la police.