La guérilla colombienne des FARC, qui négocie un accord de paix avec Bogota, a libéré dimanche un ex-soldat américain qu'elle retenait depuis le 20 juin dernier, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

«Un médecin du CICR a examiné le soldat libéré - Kevin Scott Sutay - et confirmé qu'il était en bonne condition physique et qu'il pouvait voyager» afin de retrouver sa famille, a déclaré dans un communiqué Jordi Raich, chef de la délégation du CICR en Colombie.

L'ex-soldat américain, âgé de 27 ans, avait été enlevé par les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) le 20 juin dernier dans la région de Guariare où il faisait, semble-t-il, du tourisme.

La remise de l'Américain au CICR a eu lieu «dans une zone rurale de la municipalité de Tomachian dans la province de Guariare, dans l'est de la Colombie», selon le communiqué.

Des représentants des gouvernements de Colombie, de Cuba et de Norvège étaient également présents au moment de la libération, a ajouté le communiqué du CICR, sans donner le nom de ces personnes.

Cuba et la Norvège se sont portés garants des négociations de paix entre le gouvernement colombien et les FARC qui se deroulent à La Havane.

Un communiqué divulgué dans la capitale cubaine par les gouvernements de Cuba et de Norvège, indique qu'«à 11h30, heure locale, du dimanche 27 octobre, M. Sutay a été remis à l'aéroport de Bogota à des représentants des États-Unis».

«Vers les 11h30, nous l'avons remis à des représentants de l'ambassade des États-Unis (à Bogota), et à compter de ce moment-là il n'a plus été entre nos mains», a confirmé M. Raich. Il a  ajouté qu'au moment de sa libération l'Américain «était très content» sans plus de commentaires.

Le révérend et militant américain Jesse Jackson s'était proposé comme intermédiaire pour une mission de libération de Kevin Scott Sutay, mais le président colombien Juan Manuel Santos avait refusé cette offre car il ne souhaitait pas que cela devienne «un show médiatique». De même, M. Santos avait refusé la présence de la sénatrice Piedad Cordoba lors de la libération, comme le réclamaient les FARC.

Depuis 2008, Mme Cordoba a servi de médiatrice pour la libération de plus de 30 otages des FARC, principal mouvement de guérilla colombienne avec quelque 7000 à 8000 combattants.

La libération de l'otage américain a été confirmée par le secrétaire d'État américain John Kerry. «Les États-Unis remercient le gouvernement colombien et rendent hommage à ses efforts soutenus pour assurer sa libération. Nous remercions en particulier le président Juan Manuel Santos pour son aide», a indiqué M. Kerry dans un communiqué.

Avant d'amorcer le processus de paix avec le gouvernement de Juan Manuel Santos, les FARC avaient déclaré publiquement qu'ils renonçaient à l'enlèvement de civils en mars 2012.

Depuis leur ouverture en novembre 2012 à La Havane, les négociations entre les FARC et le gouvernement Santos ont permis la conclusion en mai dernier d'un accord sur le premier des cinq points de leur ordre du jour, le développement rural. Les deux parties poursuivent leurs discussions sur le deuxième point, la participation des FARC à la vie politique après la conclusion d'un accord global.