Le conducteur du train soupçonné d'être responsable de l'accident de samedi à Buenos Aires, qui a fait plusieurs dizaines de blessés légers, a été inculpé dans la nuit de lundi à mardi, selon une source judiciaire.

Tôt samedi, un train venant des banlieues ouest est arrivé à son terminus de la station Once à Buenos Aires, a violemment heurté le butoir et poursuivi sa course sur le quai de la gare.

Aucun des 90 blessés n'a été grièvement atteint.

Au même endroit, une tragédie était survenue en février 2012. Un train de la même ligne avait pulvérisé le butoir, mais les conséquences avaient été bien plus graves: 51 morts et 700 blessés avaient été extirpés des voitures du train.

En juin 2013, un autre accident sur cette ligne nationalisée après l'accident de 2012 a fait 3 morts et 155 blessés.

Hospitalisé à la suite de la collision de samedi, Julio Benitez, 45 ans, avait tenté de dissimuler l'enregistrement de la caméra de surveillance de la cabine du conducteur.

Sur cet enregistrement diffusé par la justice argentine, on voit le conducteur somnoler pendant les dernières minutes du trajet, quitter le poste de conduite, se lever pour faire des étirements et rester debout en regardant la voie, impassible, sans esquisser un mouvement d'urgence, jusqu'au moment du choc contre les butoirs du quai numéro 2 de la gare de Once.

Un rapport diffusé dimanche a déterminé que le train roulait à une vitesse excessive et que le conducteur n'avait rien signalé d'anormal.

Les trains de cette ligne sont habituellement bondés en semaine, mais le convoi était à moitié vide pour ce premier jour de week-end, ont relevé des témoins.

Quelques instants après l'accident, des voyageurs s'en sont pris au machiniste, évacué par des pompiers, puis placé en garde à vue à l'hôpital.

La catastrophe ferroviaire de 2012, l'une des pires dans l'histoire de l'Argentine, avait entaché la popularité du gouvernement de la présidente Cristina Kirchner, et ce nouvel accident intervient une semaine avant les élections législatives du 27 octobre.