L'ex-président péruvien Alberto Fujimori, condamné à 25 ans de prison pour violations des droits de l'Homme, a été transféré sous haute protection vendredi dans une clinique à la suite de problèmes de santé, a indiqué l'Institut national pénitentiaire (Inpe).

«L'ex-président a subi une série d'analyses», a expliqué à la presse José Pérez Guadalupe, le chef de l'Inpe.

L'avocat de M. Fujimori, Williams Castillo, a déclaré à la presse que ce transfert à la clinique avait été recommandé par son médecin traitant, Alejandro Aguinaga et de celui de l'Inpe.

«Son état de santé n'est pas optimal», a-t-il déclaré à l'issue de l'audience qui s'est tenue jeudi sur le financement avec de l'argent public de journaux populaires qui promouvaient sa personne et dénigraient ses opposants.

De son côté, le docteur Aguinaga a indiqué que Fujimori a une pression artérielle élevée ce qui a conduit à le faire admettre dans une clinique.

En juin dernier, le président péruvien Ollanta Humala avait refusé d'accorder une grâce à Alberto Fujimori, atteint d'un cancer de la langue, pour raisons humanitaires.

Une commission médicale pénitentiaire composée de 12 médecins de diverses spécialités avait conclu que M. Fujimori, 75 ans, «ne souffrait ni d'une maladie en phase terminale, ni d'une maladie grave incurable et ne présentait pas non plus de troubles mentaux graves».

Au pouvoir depuis 1990, l'ancien président avait fui le Pérou pour le Japon, pays natal de ses parents, sur fond d'un énorme scandale de corruption, pour démissionner par fax depuis un hôtel de Tokyo à la fin 2000.

M. Fujimori ayant obtenu la nationalité japonaise, Lima a passé des années à tenter en vain de convaincre Tokyo de l'extrader. Après une longue bataille juridique, c'est finalement le Chili, où il s'était rendu en 2005, qui avait extradé M. Fujimori en septembre 2007.