Le président chilien Sebastian Piñera envisage de fermer une prison de luxe abritant des criminels de la dictature d'Augusto Pinochet, dont Manuel Contreras, chef de la police politique de la junte, emprisonné à vie.

Dans des déclarations faites dimanche à des médias chiliens depuis New York, où il doit participer à l'Assemblée générale de l'ONU, le président chilien a indiqué «analyser si le maintien de cette prison se justifie».

Le pénitencier de Cordillera a été construit en 2005, à Peñalolén, près de Santiago et comprend notamment des courts de tennis, des jardins et des salons pour les prisonniers, qui peuvent facilement recevoir des visites.

Outre l'ex-colonel Manuel Contreras, responsable de la police secrète de Pinochet (DINA), condamné à 400 ans de prison pour violations des droits de l'homme, il abrite une dizaine d'ex-militaires, gardés par des militaires et des policiers.

M. Piñera a indiqué qu'une fermeture de cette prison était étudiée «sur la base du principe d'équité» de «toutes les personnes privées de liberté» et «la sécurité que l'État doit garantir à tous les prisonniers».

«Nous prendrons notre décision dans les prochains jours», a-t-il ajouté.

Les conditions privilégiées de la prison de Cordillera ont soulevé l'indignation des organisations des droits de l'homme et des familles des quelque 3200 morts et 38000 personnes torturées de la dictature de Pinochet (1973-1990).

Au nord de Santiago, se trouvé une autre prison, Punta Peuco, où sont également incarcérés des ex-militaires dans des conditions très confortables.

Récemment, Manuel Contreras avait affirmé dans une interview à CNN-Chile diffusée la veille du quarantième anniversaire du putsch militaire, que «tous les morts de la Dina sont morts au combat» et qu'il n'avait ordonné ni disparitions, ni tortures.