L'association des magistrats du Chili a demandé pardon pour avoir failli à protéger les victimes de la dictature d'Augusto Pinochet qui avait fait plus de 3000 morts.

«L'heure est venue de demander pardon aux victimes, à leurs proches et à la société chilienne», ont dit mercredi soir les juges dans une déclaration inédite. Celle-ci est publiée à quelques jours du 40e anniversaire du coup d'État militaire qui avait renversé le gouvernement du socialiste Salvador Allende et installé au pouvoir le général Pinochet le 11 septembre 1973.

Entre 1973 et 1990, environ 3200 personnes sont mortes ou ont disparu, selon les organisations de défense des droits de l'homme «Nous devons le dire et le reconnaître clairement et avec force : le pouvoir judiciaire - et, en particulier, la Cour suprême de l'époque - a manqué à son devoir de garant des droits fondamentaux et de protection des victimes face aux abus de l'État», ont déclaré les juges.

Quelque 5000 demandes de protection pour les disparus ou les personnes détenues illégalement avaient été rejetées sous la dictature par les tribunaux chiliens, qui prétextaient ne pas avoir d'information à ce sujet.