Le président mexicain Enrique Peña Nieto a défendu lundi son programme de réformes structurelles, exhortant ses compatriotes à soutenir les changements envisagés notamment dans les domaines de l'énergie et de l'éducation, vivement contestés.

À l'occasion de son premier discours à la Nation, prononcé depuis sa résidence officielle, M. Peña Nieto, entré en fonction il y a neuf mois, a vanté la «grande transformation» du Mexique impulsée par son administration dans un contexte de ralentissement de la croissance économique du pays.

Alors qu'il s'exprimait, des milliers d'enseignants étaient rassemblés sur la place centrale de Mexico, le Zocalo, où ils campent depuis 15 jours, en signe de protestation contre la réforme de l'éducation.

Dimanche, alors que des députés approuvaient la loi réformant la formation des professeurs, une marche vers le Parlement s'était soldée par des affrontement entre la police et des manifestants masqués.

«Nous savions que la mise en place de la grande transformation du Mexique serait complexe car nous devons vaincre l'inertie et la résistance», a déclaré M. Pena Nieto devant un parterre de fonctionnaires, d'officiers militaires et de parlementaires.

«En tant que président, je respecte les droits de chacun, mais j'ai également décidé d'utiliser tous les instruments démocratiques pour conduire la transformation exigée par la majorité des Mexicains», a-t-il plaidé.

«Je vous exhorte tous à faire partie d'un Mexique qui n'a pas peur du changement», a également lancé le président à ses compatriotes.

Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) de M. Peña Nieto, qui a gouverné le Mexique pendant la majeure partie du 20e siècle et revenu au pouvoir en décembre après une interruption de 12 ans, a scellé un accord politique avec les partis de gauche et les conservateurs rivaux pour imposer une série de réformes.

La Chambre des députés a approuvé dimanche soir la mise en oeuvre de nouvelles règles exigeant des enseignants qu'ils subissent des tests de compétence avant d'être recrutés ou d'obtenir des promotions, une mesure qui a déclenché des grèves dans les États pauvres du sud du Mexique.

Avec le ralentissement de l'économie mexicaine au premier semestre, M. Peña Nieto a affirmé que sa volonté de réforme des secteurs énergétique et bancaire, ainsi que la refonte du système fiscal, étaient cruciales pour la croissance du pays.

Son intention d'ouvrir le secteur pétrolier contrôlé par l'État à l'investissement étranger s'est attiré les foudres de l'opposition de gauche, qui a appelé à une manifestation dimanche.

Évoquant enfin le thème de la sécurité dans un pays ravagé par la violence des cartels de narcotrafiquants, le président a assuré que les meurtres liés à la drogue avaient chuté de 20% sur un an au cours des six premiers mois de son administration, des statistiques toutefois contestées par certains analystes.

Photo Tomas Bravo, Reuters

Le président mexicain Enrique Peña Nieto lors de son discours à la Nation, ce lundi, neuf mois après son élection.