Le président colombien Juan Manuel Santos a proposé jeudi de soumettre un éventuel accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) à l'approbation des électeurs à l'occasion des prochaines échéances électorales.

«Le gouvernement va présenter aujourd'hui (jeudi) au Congrès un projet de loi permettant de soumettre aux électeurs les accords définitifs devant mettre fin au conflit», a annoncé le président dans une déclaration officielle. Cela pourrait se faire à «une date coïncidant avec des élections normales, à savoir les élections législatives (de mars 2014) - c'est ce que nous visons- ou les élections présidentielles» de mai 2014, selon M. Santos.

«Le processus de paix progresse, les conversations de La Havane avancent et nous avons la responsabilité, l'obligation» de faire en sorte «que le peuple colombien soit celui qui ait le dernier mot», a-t-il ajouté, tout en n'écartant pas l'éventualité de l'absence d'un accord à ces échéances.

Le gouvernement colombien et les FARC ont ouvert en novembre à Cuba des négociations de paix sur un conflit de près de 50 ans. Les pourparlers portent sur cinq points sensibles : le développement rural, la lutte contre le trafic de drogue, la représentation politique des ex-guérilleros, l'abandon des armes et la réparation des victimes.

Les deux parties continuent de négocier le deuxième des cinq points de leur ordre jour - la participation des FARC à la vie politique - après avoir conclu en mai un accord sur le premier point, le plus important, le développement rural.

Les FARC, qui disposeraient de quelque 8000 combattants, ont demandé plusieurs fois de reporter d'un ou deux ans les présidentielles de mai 2014 pour permettre au président Santos de boucler sereinement ces pourparlers. Mais ce dernier, qui a laissé entendre qu'il se représenterait, a de son côté écarté tout report et s'était jusqu'à présent fixé la fin 2013 comme objectif.