Neuf candidats se disputeront l'élection présidentielle de novembre au Chili, pour laquelle la candidate socialiste et ancienne présidente Michelle Bachelet fait figure de favorite.

La clôture de la liste de candidats à l'élection du 17 novembre prochain a été formalisée lundi à minuit, selon le règlement du Service électoral.

Au cours des prochains jours, celui-ci devra examiner la viabilité des candidatures indépendantes, qui doivent recueillir plus de 36 000 signatures chacune pour participer à l'élection.

La candidature de Michelle Bachelet, qui a remporté les primaires du 30 juin dernier, a été enregistrée automatiquement. A 61 ans, l'ancienne présidente socialiste (2006-2010) reste la favorite à la présidentielle. Première femme élue à la tête d'un pays sud-américain, médecin de formation, l'ex-directrice exécutive de l'ONU Femmes a été persécutée, torturée et exilée par la junte militaire.

Sa rivale, l'ex-ministre du travail Evelyn Matthei, propulsée candidate unique de la droite chilienne à la suite d'une série de défections, s'est officiellement inscrite dimanche.

Face à ces deux filles de généraux de la Force aérienne à l'idéologie opposée, Roxana Miranda, 46 ans, couturière et militante sociale, sera la représentante du petit Parti Egalité.

Entrée en politique il y a six ans en créant un mouvement défendant les victimes de crédits immobiliers elle prône le renversement du capitalisme.

Sont également entrés dans la course l'économiste de gauche Marcel Claude, très populaire auprès du mouvement étudiant, ainsi que l'écologiste Alfredo Sfeir, 66 ans, un ancien économiste de la Banque Mondiale soutenu par le parti des Verts.

L'avocat Alfredo Jocelyn Holt, ex-député de la démocratie chrétienne, se présentera comme indépendant, de même que l'économiste de droite Franco Parisi.

Ricardo Israel, soutenu par le Parti régionaliste indépendant et le cinéaste Marco Enriquez-Ominami, qui représentera le Parti progressiste qu'il a créé, sont également candidats.

La multiplication de candidatures laisse envisager la possibilité d'un deuxième tour, estiment les analystes.

«Outre Bachelet et Matthei, aucun des candidats n'a de grandes chances de l'emporter, car au Chili, malgré une crise de légitimité des partis politiques, la majorité vote pour les partis traditionnels», analyse pour l'AFP le politologue Mauricio Morales.

Ce nombre inhabituellement élevé de candidats aura un impact négatif sur la campagne et entraînera un second tour», estime pour sa part l'analyste Patricio Navia.