Le chef de l'opposition vénézuélienne Henrique Capriles a mis le gouvernement au défi de l'emprisonner mercredi après que des députés du parti au pouvoir eurent accusé de corruption des opposants et les autorités de l'État de Miranda (nord), dont l'opposant est gouverneur.

«Ils affirment qu'ils vont me mettre en prison. Eh bien qu'ils le fassent, je suis prêt! Mais le peuple saura ce qu'il a à faire après qu'ils m'aient emprisonné», a prévenu M. Capriles lors d'un discours à San Francisco de Yare, une localité du riche État de Miranda.

Lundi soir, lors d'un débat houleux à l'Assemblée nationale, des députés du parti au pouvoir (PSUV, socialiste) ont accusé la direction de l'opposition de droite de détournements de fonds et d'être impliquée dans un réseau de trafic de drogue, de blanchiment d'argent et de prostitution orchestré par le chef de cabinet du gouvernorat de Miranda, Oscar Lopez.

«Ils s'attaquent à un membre de notre équipe, qui a travaillé pour notre communauté. Ils ont préparé un piège, ce sont des lâches, qu'il s'en prennent directement (à moi), qu'ils n'utilisent pas les membres de notre équipe», a protesté M. Capriles.

«Ils savent que je n'ai pas peur d'eux, je suis prêt à tout», a encore assuré l'opposant, qui conteste sa défaite de 1,49 point face à Nicolas Maduro lors de la présidentielle convoquée mi-avril après le décès un mois plus tôt de l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013).

Le président Maduro a lancé cette semaine une campagne virulente contre la corruption dans le pays, visant plus ou moins directement l'opposition. Lundi, il a annoncé qu'il allait demander au Parlement unicaméral des pouvoirs spéciaux pour mener ce combat «à fond».

Selon M. Capriles, il s'agit là d'un «écran de fumée» visant à affaiblir l'opposition et à faire diversion vis-à-vis des problèmes économiques et sécuritaires du pays en vue des municipales prévues le 8 décembre.