Les proches du juge canado-haïtien Jean Serge Joseph, dont la mort récente en Haïti soulève la controverse, fulminent. L'épouse de M. Joseph, qui vit en Haïti, s'est vu refuser une demande de visa par le gouvernement canadien pour assister aux funérailles de son mari à Montréal. La famille a dû reporter les funérailles prévues pour demain et s'interroge sur les causes de ce refus.

«Cette situation est inacceptable. Ce n'est pas seulement une question de décence, mais carrément de droit», a dit hier Jean Fils-Aimé, un proche de la victime.

Jean Serge Joseph, un citoyen canadien, est décédé en Haïti le 13 juillet dernier. La cause officielle de la mort est un accident vasculaire cérébral. Trois enquêtes en Haïti et une autre du Bureau du coroner du Québec ont toutefois été lancées pour éclaircir les circonstances du décès. M. Joseph enquêtait sur des allégations de fraude ciblant la famille du président haïtien Michel Martelly au moment de sa mort.

Le corps de M. Joseph a été rapatrié à Montréal le 22 juillet dernier, où une autopsie a été pratiquée. Mais l'épouse du magistrat, Rachelle Acélat, est toujours en Haïti. Selon le frère du défunt, Fritz Joseph, le gouvernement a invoqué le fait que Mme Acélat pourrait refuser de retourner en Haïti et rester au Canada pour refuser de lui délivrer un visa.

Immigration Canada garde le silence

Citoyenneté et Immigration Canada n'a pas voulu expliquer à La Presse pourquoi la demande avait été refusée, invoquant la confidentialité du dossier.

«Nous comprenons la déception des personnes dont les demandes de visa sont rejetées et sommes attristés par la nouvelle concernant M. Joseph», a dit un porte-parole du Ministère.

«Les demandes du monde entier sont examinées de façon uniforme et en fonction des mêmes critères, et ce, peu importe le pays d'origine du demandeur», précise aussi le Ministère.