Le comité international de la Croix Rouge (CICR) en Colombie a annoncé samedi avoir pris des premiers contacts en vue de la libération d'un soldat américain dont la capture a été revendiquée la veille par la guérilla des Farc.

«Nous sommes en contact avec les parties», a indiqué à l'AFP un porte-parole du CICR, en référence au gouvernement et à la rébellion marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). «Le CICR est prêt à offrir ses bons offices pour favoriser cette libération», a-t-il ajouté.

Les Farc ont annoncé vendredi soir, dans un communiqué, avoir capturé le soldat américain Kevin Scott Sutay le 20 juin dernier dans la province du Guaviare (sud), proposant de le relâcher en guise de «geste» de bonne volonté dans le cadre des négociations de paix, ouvertes depuis l'an dernier avec les autorités. Le texte a été publié sur la page du site internet des Farc.

«Malgré le droit qui nous incombe de garder le soldat Kevin Scott comme prisonnier de guerre, nous avons pris la décision politique de le libérer pour faire un geste dans le cadre des discussions qui se déroulent à La Havane avec le gouvernement colombien, dans le but d'un accord qui mettrait un point final au conflit social et armé dans notre pays», peut-on lire dans le texte.

Selon la rébellion, son prisonnier a servi dans l'armée américaine du 17 novembre 2009 au 22 mars 2013 et a été envoyé en mission en Afghanistan entre 2010 et 2011.

Le gouvernement colombien du président Juan Manuel Santos et le département d'État américain n'ont pas fait de commentaires dans l'immédiat.

La principale guérilla colombienne, qui compte encore quelque 8.000 combattants après 49 ans d'existence, a demandé que la mission humanitaire chargée de récupérer le soldat soit composée de délégués du CICR et de l'ancienne sénatrice d'opposition Piedad Cordoba.

L'organisme international a déjà servi de médiateur, avec Mme Cordoba, pour la libération de nombreux otages des Farc.

Afin de permettre l'ouverture des pourparlers de paix, qui se déroulent depuis novembre 2012 à Cuba et qui doivent reprendre le 28 juillet, la guérilla s'était engagée à abandonner la pratique des enlèvements de civils contre rançon, avant de libérer les derniers policiers et militaires retenus en otage.

Toutefois, le mouvement de rébellion a prévenu qu'il se réservait toujours le droit de capturer des militaires, considérés comme des «prisonniers de guerre».

Les négociations entre la guérilla communiste et le gouvernement colombien ont cependant déjà permis d'aboutir à un accord sur la nécessité d'une réforme agraire. Outre la réinsertion des Farc, les discussions doivent traiter de la question du trafic de drogue, de l'abandon des armes et des réparations pour les victimes.

En près de cinquante ans, le conflit colombien a fait quelque 600 000 morts, 15 000 disparus et près de quatre millions de déplacés, selon des chiffres officiels.