Le candidat de la droite chilienne aux élections présidentielles du 17 novembre, l'ultra-conservateur Pablo Longueira, s'est abruptement retiré de la course mercredi, deuxième défection en quelques mois à la tête du camp gouvernemental.

Dans une conférence de presse, son fils Juan Pablo Longueira a déclaré que son «père est tombé malade, après le triomphe de l'élection primaire et alors qu'il prenait quelques jours de congé, sa santé s'est détériorée dans le cadre d'une dépression diagnostiquée médicalement».

En raison de sa «responsabilité envers son parti et la coalition de l'Alliance Politique, notre père a renoncé a présenter sa candidature à l'élection présidentielle», a annoncé le fils Longueira.

Ex-ministre de l'Économie, Pablo Longueira, 54 ans, avait remporté le 30 juin dernier le vote du camp gouvernemental lors d'élections primaires face à la favorite socialiste, l'ex-présidente Michelle Bachelet qui s'était imposée haut la main avec plus de 73% du vote de la coalition de gauche.

M. Longueira, du parti UDI (Union Démocrate Indépendante) avait battu d'une courte tête son adversaire l'ex-ministre de la défense, Andrés Allamand.

Dans une déclaration, ce dernier a indiqué que, «en ce jour, la politique doit passer au second plan» après «la famille et la relation humaine» et a appelé à l'«unité», au «respect mutuel», au «calme», «toujours dans l'intérêt supérieur du Chili».

Pablo Longueira, ancien ministre de l'Économie et proche de l'ex-dictateur défunt Augusto Pinochet, était entré dans la course il y a seulement deux mois après le retrait de la candidature de l'ex-ministre des Mines Laurence Golborne, en raison de son rôle en tant que gérant dans une entreprise de distribution condamnée pour avoir abusé les consommateurs.

M. Golborne avait acquis une célébrité mondiale en 2010 en tant que ministre des Mines pour avoir mené à bien la libération de 33 mineurs coincés pendant dix semaines dans une mine d'or et de cuivre de l'Atacama.

Selon les derniers sondages, le candidat de droite était crédité de 25% des intentions de vote, derrière la candidate socialiste Michelle Bachelet, 61 ans, qui recueille 39% d'opinions favorables.

Ingénieur de formation, M. Longueira, père de sept enfants, a été décrit comme le «chouchou» de Pinochet par la propre fille de celui-ci, Lucia Pinochet.

Sa décision inattendue de se retirer de la course intervient à quatre mois des élections du 17 novembre qui éliront un nouveau président et renouvelleront le parlement.

Selon la loi électorale, les partis qui font partie de l'Alliance gouvernementale pourront nommer un autre candidat.

«Nous avons convoqué le commission politique pour demain (jeudi) afin de procéder au plus tôt au choix du candidat qui remplacera Pablo Longueira», a déclaré Patricio Melero, président de l'UDI.

La porte-parole du gouvernement, Cecilia Pérez, a exprimé la «reconnaissance» de celui-ci pour le «sacrifice et la vocation envers le service public, la force, la passion» mis par Longueira «pour prendre la tête de l'Alliance».

Son chef de campagne Joaquin Lavin a fait part quant à lui de sa certitude «qu'il récupérera mais il a besoin de temps et de tranquilité».

Michelle Bachelet, l'ancienne présidente socialiste (2006-2010), reste la favorite à la présidentielle. Première femme élue à la tête d'un pays sud-américain, médecin de formation, l'ex-directrice exécutive de l'ONU Femmes a été persécutée, torturée et exilée par la junte militaire.