L'incertitude persistait lundi matin sur les résultats de l'élection au poste de gouverneur de Basse-Californie, l'enjeu principal des élections locales tenues dimanche dans 14 États mexicains sur 32, l'autorité électorale locale ayant annulé des résultats préliminaires diffusés dans la nuit.

À la fermeture du scrutin dimanche en Basse-Californie, les dirigeants du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir, et du Parti action nationale (PAN), avaient chacun proclamé leur candidat comme vainqueur.

Un décompte préliminaire donnait gagnant le candidat du PAN, Francisco «Kiko» Vega, appuyé par le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) avec 47,15% des voix contre 44,14% à Francisco Castro Trenti du PRI, après dépouillement de 97% des voix.

Toutefois, les autorités électorales de Basse-Californie ont décidé lundi à l'aube d'invalider ces résultats préliminaires, censés donner une indication officieuse avant la proclamation officielle, en raison «d'erreurs» constatées dans le système informatique.

Les résultats des décomptes officiels sont attendus à partir de mercredi.

Mais lundi matin, le président du PRI, César Camacho, a préféré ne plus proclamer gagnant le candidat de son parti.

«Je ne dis plus que nous avons gagné. Je ne dis pas que nous avons perdu (...) Quand j'ai dit que nous avions gagné, c'est parce que les enquêtes de sortie des urnes coïncidaient avec les enquêtes publiées à la veille de la clôture de la campagne», a dit M. Camacho à radio MVS.

De leur côté, le PAN et le PRD ont maintenu leur conviction de l'élection de leur candidat.

«Je suis pour ma part très préoccupé par cela (l'annulation du décompte préliminaire)», a dit à l'AFP le responsable des élections du PAN, Arturo Garcia Portillo.

La Basse-Californie est un État emblématique pour le PAN, parti de l'ex-président Felipe Calderon (2006-2012). C'est le premier État à avoir élu en 1989 un gouverneur du PAN, au détriment du PRI, parti hégémonique au Mexique depuis 1929.

Cette conquête du PAN il y a 24 ans devait marquer le début d'une progression qui devait voir le parti conservateur diriger le Mexique de 2000 à 2012.

Le PAN a gagné les quatre élections suivantes en Basse-Californie et conserver cet État est un enjeu majeur pour une droite divisée depuis sa défaite à la présidentielle de 2012, marquée par le retour du PRI de l'actuel président Enrique Peña Nieto.

Quelque 32 millions de Mexicains avaient été appelés dimanche à voter, outre l'élection du gouverneur de Basse-Californie, pour la désignation des maires de 931 des 2.440 municipalités que compte le Mexique et des assemblées législatives dans 14 des 32 États mexicains.

Selon les résultats préliminaires, le PRI gagne la ville de Cancún auparavant aux mains de la gauche.

La campagne électorale a été l'une des plus violentes de ces dernières années avec une douzaine de candidats assassinés ou enlevés.

La tension s'est maintenue la journée de dimanche et les dirigeants des trois principaux partis, le PRI, le PAN et le Parti de la révolution démocratique (PRD) se sont échangés des accusations d'actes de corruption ou d'intimidation dans plusieurs régions.

L'incident le plus grave dimanche a été la mort par arme feu d'un militant du PRI dans la municipalité Coxquihui, lors d'un «possible affrontement pour des questions partisanes», a dit à l'AFP un porte-parole de l'État de Veracruz (est).