L'ex-présidente socialiste Michelle Bachelet a remporté dimanche une victoire écrasante aux élections primaires en vue des élections présidentielles de novembre pour la coalition d'opposition, tandis que dans le camp gouvernemental les deux candidats étaient au coude à coude.

Michelle Bachelet, 61 ans, s'est imposée avec 74,92 % des voix de la coalition de gauche regroupant notamment socialistes, démocrates-chrétiens, sociaux-démocrates et radicaux, tandis qu'à droite les deux candidats du camp gouvernemental, les ex-ministres Andrés Allamand et Pablo Longueira se trouvaient au coude à coude, avec un léger avantage à ce dernier, selon les chiffres officiels du service électoral portant sur 66 % des voix.

La victoire haut la main de l'ancienne présidente socialiste (2006-2010) ainsi qu'un taux de participation plus élevé que prévu augmentent les chances de Mme Bachelet de remporter au premier tour l'élection présidentielle du 17 novembre, ce qui ne s'est pas produit au Chili depuis plus de 20 ans, selon les analystes.

À droite une poignée de voix - à peine 3626 de votes - sépare les ex-ministres Andrés Allamand et Pablo Longueira, un des leaders historiques du parti ultraconservateur UDI (Unión Demócrata Independiente), avec l'avantage à ce dernier.

Longueira, ancien ministre de l'Économie et proche de l'ex-dictateur défunt Augusto Pinochet, est entré dans la course il y a seulement deux mois après le retrait de la candidature de l'ex-ministre des Mines Laurence Golborne en raison de son rôle en tant que gérant dans une entreprise de distribution condamnée pour avoir abusé les consommateurs.

Il s'agissait de la première élection au Chili depuis la modification de la loi électorale qui a abouti à l'inscription sur les listes de plus de cinq millions de nouveaux électeurs, majoritairement des jeunes de moins de 35 ans.

Les primaires ont été instaurées à l'initiative du gouvernement de centre droit de Sebastian Piñera dans le but de «démocratiser» le système politique chilien, peu représentatif, qui a consolidé le bipartisme, basé sur le système électoral en vigueur dans les années de dictature au Chili (1973-1990).