Le Brésil se préparait jeudi à une journée nationale de manifestations, malgré le recul la veille des deux plus grandes municipalités du pays, Sao Paulo et Rio de Janeiro, sur le tarif des transports en commun.

Malgré cette victoire, les protestataires ont maintenu sur les réseaux sociaux leurs appels à manifester. Ils se sont fixés pour objectif de déverser un million de personnes dans les rues de 80 villes du pays.

Rien ne semble laisser présager un essoufflement rapide de ce mouvement diffus, sans étiquette politique et syndicale, ni leaders clairement identifiés.

Il cristallise désormais toutes les frustrations de la population de ce pays émergent de 194 millions d'habitants : services publics de base précaires comme la santé et l'éducation, corruption de la classe politique, sommes colossales - 15 milliards de dollars - investies pour l'organisation du Mondial-2014 de football (soccer).

Sur les réseaux sociaux, les appels à manifester continuent de se multiplier. «La hausse (des transports) a été supprimée, mais qui dit que nous allons nous arrêter?», écrivait une internaute.

Rien qu'à Rio de Janeiro, un million de personnes ont été invitées sur Facebook à manifester jeudi après-midi et 250 000 ont confirmé leur participation.

Placé sous le mot d'ordre «Il s'agit de plus que de 20 sous»(le montant annulé de l'augmentation du prix des transports, NDLR), la manifestation carioca coïncidera avec le match Espagne-Italie de la Coupe des Confédérations.

À Sao Paulo, plus de deux millions de personnes ont été invitées sur Facebook à se joindre à la manifestation de jeudi et ils sont 300 000 à y avoir répondu par l'affirmative.

Dans la capitale Brasilia, dix fois plus petite que la mégapole de Sao Paulo, 50 000 personnes ont promis de défiler au mot d'ordre : «Brésil, réveille-toi!».

«Nous voulons des écoles du niveau de la FIFA», réclame un autre internaute.

À Rio de Janeiro, les protestataires envisagent d'organiser une manifestation vers le stade Maracana, temple du soccer brésilien, le 30 juin, jour de la finale de la Coupe des Confédérations, répétition générale en miniature de la Coupe du monde de l'an prochain.

Lundi, lors de la dernière grosse journée en date de mobilisation, 250 000 Brésiliens avaient manifesté dans tout le pays de manière pacifique dans l'ensemble.

Mais la manifestation de Rio avait dégénéré à la nuit tombée en scènes de violences et de pillages perpétrés par quelques centaines de radicaux.