Le gouvernement colombien a fermement rejeté mardi un report des élections prévues en 2014, demandé par la guérilla des Farc à la reprise à Cuba du dialogue de paix en Colombie après deux semaines de pause.

«Ouvrons un débat national sur l'urgence et la nécessité de reporter d'un an le calendrier électoral (pour) placer l'intérêt collectif de la paix avant toute circonstance qui mettrait en péril l'objectif pour lequel nous sommes à La Havane», a affirmé à la presse le chef de la délégation des Farc Ivan Marquez.

«Pas question», a clairement répondu quelques minutes plus tard devant la presse le chef de la délégation du gouvernement, Humberto de la Calle.

«Nous ne devons pas nous laisser distraire par des propositions qui contribuent peu à la clarté, comme celle d'une prolongation des mandats électifs», a jugé Humberto de la Calle.

Selon Ivan Marquez, numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) un report des élections législatives prévues en mars et de l'élection présidentielle de mai requiert la convocation d'une assemblée constituante, comme prévu par la Constitution colombienne.

«Pas question de Constituante», a rejeté le chef de la délégation gouvernementale avant d'entamer le nouveau cycle de conversations sur la participation future de la guérilla à la vie politique, deuxième des cinq points de leur ordre du jour.

Les deux parties ont annoncé le 26 mai être parvenues à un accord sur le développement rural, thème central du conflit qui enflamme la Colombie depuis près d'un demi-siècle.

«Dans tous les processus de paix, il y a un élément commun: la transformation en mouvement politique légal des anciens insurgés en armes. Il s'agit bien de cela, que s'imposent les idées, et non les armes», a affirmé Humberto de la Calle.

Selon les autorités colombiennes, les Farc comptent encore quelque 8000 combattants.

Les discussions reposent sur une révision de la Constitution réalisée en 2012, qui ouvre la possibilité d'une participation politique aux guérilleros qui ne se sont pas rendus coupables de crimes contre l'humanité et envisage des suspensions de peines pour ceux qui ont été condamnés.