Le président colombien Juan Manuel Santos a déclaré vendredi à Londres espérer la fin de la lutte armée dans son pays «avant la fin de l'année».

«Je crois qu'avec la volonté politique de l'autre partie (la guérilla, ndlr), nous pouvons terminer les négociations et mettre fin au conflit avant la fin de l'année», a estimé M. Santos dans une intervention à la conférence «Investir dans la nouvelle Colombie» organisée par le quotidien Financial Times.

S'exprimant devant les dirigeants de quelques-unes des plus grandes entreprises britanniques, il a toutefois ajouté qu'il ne voulait pas fixer une «date limite» à ces pourparlers parce c'est un processus «difficile».

La principale guérilla colombienne, celle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), a ouvert l'an dernier avec le gouvernement de Juan Manuel Santos des négociations de paix, qui se déroulent depuis six mois à Cuba, sans trêve militaire sur le terrain.

Fondées en 1964 à l'issue d'une insurrection paysanne, les Farc, la rébellion la plus ancienne d'Amérique latine, comptent encore, selon les autorités, quelque 8000 combattants, essentiellement repliés dans les régions rurales.

Les pourparlers de La Havane, qui doivent reprendre le 11 juin après plusieurs jours de pause, ont déjà abouti à un accord sur le thème crucial de la réforme agraire. Ils doivent désormais aborder les questions de la réinsertion politique des guérilleros, du trafic de drogue, de l'abandon des armes et des dédommagements concernant les victimes des violences.

En près d'un demi-siècle, le conflit colombien, qui a mêlé des guérillas communistes et des milices paramilitaires d'extrême droite officiellement démobilisées depuis 2006, a fait environ 600 000 morts, 15 000 disparus et entraîné le déplacement de près de quatre millions de personnes, selon des chiffres