La Bolivie va entamer lundi sa deuxième semaine de grève générale, les négociations entre les syndicats et le gouvernement ne montrant pas de signes de progrès, même si le mouvement n'a été jusqu'à présent que peu suivi.

Les syndicats boliviens réclament notamment une revalorisation des retraites et des augmentations de salaire. Lancé le 6 mai, le mouvement s'est notamment à son début traduit par des barrages routiers et des manifestations de rue.

Le gouvernement a demandé la reprise du travail après la libération de 343 personnes arrêtées sur des barrages routiers, l'une des mesures demandées par la centrale ouvrière bolivienne (COB), le principal syndicat.

«Comme nous avons donné un signal fort (avec la libération des personnes arrêtées), nous demandons à la Centrale ouvrière de décréter de son côté une pause ou une trêve», a déclaré dimanche le ministre de l'Économie, Luis Arce.

Le mouvement menace maintenant de s'étendre au secteur minier, le responsable syndical de la mine d'étain de Huanuni, Ronald Colque, ayant déjà annoncé que celle-ci s'y ralliait.

La COB avait annoncé samedi qu'elle était prête à mener des négociations tout le week-end avec le gouvernement et consulter sa base sur la proposition de trêve, mais les discussions n'avaient toujours pas abouti dimanche.

Le syndicat réclame des retraites à 100% des derniers salaires, contre 70% proposés par le gouvernement, ainsi que des augmentations de salaire supérieures à celles déjà promises par les autorités.

Le gouvernement a indiqué que les retraites pourraient atteindre entre 60% et 80% du dernier salaire, mais le président Evo Morales a affirmé qu'il était «vain d'espérer une amélioration de cette proposition».

L'administration bolivienne des routes a toutefois indiqué que les barrages routiers avaient été levés dimanche et que la circulation se faisait désormais normalement dans le pays.

Dans les premiers jours de la grève, des barrages avaient été mis en place par les grévistes sur plusieurs grands axes routiers du pays, notamment sur la route reliant La Paz, la capitale, aux villes d'Oruro et de Cochabamba (environ 300 km au sud-est de La Paz).

Le mouvement de grève générale a été globalement peu suivi, selon la presse locale et des journalistes de l'AFP.