Six estivantes espagnoles ont été violées dans la station balnéaire d'Acapulco, sur la côte Pacifique du Mexique, par des hommes masqués et armés, faisant craindre des répercussions sur le tourisme.

Jamais des faits de cette nature n'avaient été recensés dans cette ville portuaire, principale destination touristique du pays, bien qu'elle soit l'une des plus touchées par la vague de criminalité qui balaie le Mexique, notamment en raison du trafic de drogues. La violence épargne généralement les touristes.

Selon les dépositions des victimes, aux petites heures du jour lundi, un groupe de cinq hommes s'est introduit dans leur maison de location, occupée par 13 Espagnols, dont ces six femmes, et une Mexicaine, sur la plage de Barra Vieja, dans le quartier touristique cossu de Punta Diamante.

Les agresseurs auraient alors ligoté les sept hommes et la Mexicaine avec des câbles de téléphone et des cordons de maillots de bain, avant d'abuser des victimes durant deux heures et demie, a rapporté le maire de la ville, Luis Walton Aburto.

A leur départ, les agresseurs présumés ont également fait main basse sur 600 dollars, des téléphones portables, des tablettes électroniques et des appareils photos, d'après le journal mexicain La Jornada.

Au cours de la journée de mardi, M. Aburto a causé la stupéfaction en déclarant que ces faits étaient «regrettables» mais que «cela arrive partout dans le monde».

«C'est une situation très délicate (...) Je pense que l'enquête donnera des résultats dans quelques jours», a ajouté M. Aburto, estimant que cet évènement «affecte évidemment» la réputation de la célèbre station balnéaire, située dans l'État du Guerrero, à environ 400 km au sud de Mexico.

Le ministère des Affaires étrangères du Mexique a de son côté diffusé un communiqué pour «déplorer les agressions» et assurer que les Espagnoles avaient pu bénéficier «d'une assistance consulaire adéquate» de la part de membres de l'ambassade d'Espagne.

Les services de presse de la représentation espagnole à Mexico ont précisé à l'AFP que toutes les informations sur cette affaires seraient communiquées par le gouvernement espagnol. Selon la presse mexicaine, les victimes auraient déjà été transférées à Mexico et devraient à nouveau témoigner rapidement.

Selon les autorités de l'État du Guerrero, des unités constituées de policiers fédéraux et de militaires sont à la recherche des agresseurs présumés.

Au-delà de l'enquête, certains professionnels craignent les répercussions d'une agression d'une telle violence sur un secteur touristique moteur de l'économie locale.

«C'est peut-être l'attaque la plus forte contre le tourisme à Acapulco, nous n'avons jamais eu quelque chose comme ça ces derniers temps», a affirmé à l'AFP Roberto Manzanares, de l'Association d'hôtellerie et de gastronomie de Guerrero.

«Nous nous sommes toujours plaints des avertissements des États-Unis à leurs ressortissants pour qu'ils prennent des précautions lorsqu'ils viennent au Mexique, c'est regrettable que (des choses comme ça) arrivent», a poursuivi M. Manzanares.

L'agression est survenue au cours d'un week-end prolongé au cours duquel le taux d'occupation des hôtels de la ville dépasse les 90%. Acapulco, moins d'un million d'habitants, attire chaque année environ neuf millions de visiteurs, dont un tiers d'étrangers.

Pour M. Manzanares, ce type d'événement contrecarre les efforts du pays pour soigner son image à l'international et éviter que la peur de la violence ne fasse fuir les touristes.

Le Mexique accueille environ 23 millions de visiteurs par an et le secteur génère, selon les autorités, 15 milliards de dollars de recettes, soit la quatrième source de devises après le pétrole, l'exploitation minière et les envois d'argent des émigrés.