La situation économique du pays est tellement mal en point que plusieurs villes dangereuses du Honduras ont vu s'éteindre leurs caméras de surveillance, la semaine dernière, parce que le gouvernement n'avait pas réglé la facture.

L'entreprise qui opère les caméras et à qui l'État doit des millions, a menacé de suspendre également le service de communication radio de la police.

Sans salaire depuis six mois, les enseignants manifestent presque tous les jours alors que les médecins se plaignent de manquer de médicaments essentiels, de pansements, de seringues et de gants de latex.

Le pays d'Amérique centrale frôle la faillite depuis des mois alors que les parlementaires remettent toujours à plus tard l'adoption d'un budget permettant de payer les services de base dispensés par le gouvernement.

Le Honduras doit également jongler avec une dette étrangère de 5 milliards, une somme équivalant au budget annuel du pays l'an passé.

Selon le Dr Lilian Discua, certains malades, comme des épileptiques, ne peuvent même pas prendre leurs médicaments pendant leurs crises.

Les problèmes financiers du Honduras s'ajoutent à une crise sociale engendrée par des meurtres et le trafic de stupéfiants alors que la plus haute cour du pays est engagée dans une querelle constitutionnelle avec le Congrès.

Plusieurs rues sont remplies de nids de poule, les couvercles des bouches d'égout ne sont pas remplacés lorsqu'ils sont volés. Les soldats ne reçoivent pas leur solde régulière et 96 pour cent des écoles sont fermées plusieurs jours par semaine ou par mois en raison des grèves des enseignants.

Selon un représentant de Just Foreign Policy, Robert Naiman, l'État ne fonctionne plus vraiment. L'organisme américain dont le but est de redéfinir les politiques étrangères des États-Unis déplore la situation des soldats. Si ces derniers ne sont plus payés, ils cesseront d'être soldats et exerceront leur pouvoir ailleurs.

Selon les spécialistes, la crise au Honduras résulte d'un mélange de corruption, du changement annuel de gouvernement et d'une économie en dents de scie.