Le principal groupe rebelle de Colombie a déclaré lundi qu'il mettrait fin à son cessez-le-feu unilatéral le week-end prochain, même si les négociations pour mettre fin au conflit ont repris dans la capitale cubaine.

Le négociateur en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), Ivan Marquez, a déclaré lundi qu'il n'y avait aucune chance que le groupe reconsidère sa décision d'abandonner son cessez-le-feu en vigueur depuis deux mois, auquel le gouvernement refuse de répondre.  Les opérations militaires devraient reprendre dimanche.

«Le cessez-le-feu unilatéral (...) prend fin le 20 janvier», a dit M. Marquez. «C'est tout.»

Même si cette décision était attendue, elle fait craindre un enlisement, voire un déraillement des négociations de paix à La Havane si les violences reprennent en Colombie. Les deux camps ont diffusé des communiqués appelant l'autre partie à avancer plus rapidement dans les discussions. Les négociations se poursuivaient lundi à Cuba, derrière des portes closes.

Ivan Marquez a aussi présenté des demandes spécifiques en vue d'une réforme agraire, l'un des principaux points de désaccord entre les deux parties. Les rebelles ont également indiqué qu'ils étudiaient les propositions soumises par des citoyens colombiens lors d'un forum organisé en décembre à Bogota.

Le négociateur en chef du gouvernement, Humberto de la Calle, a déclaré qu'il espérait lui aussi que les négociations s'accélèrent. Il a indiqué que le gouvernement avait «mis de l'avant des solutions concrètes pour transformer les régions rurales» de Colombie, sans donner de détails.

M. De la Calle a déclaré que le gouvernement était prêt à garantir que les accords conclus à La Havane seraient honorés, mais seulement quand les FARC accepteraient de renoncer à la violence.

«Il ne peut y avoir de politique de guerre en Colombie», a-t-il dit. «Nous sommes venus à La Havane pour discuter des garanties permettant de créer une atmosphère démocratique, et pour inviter les FARC à faire partie de cette démocratie.»