Le frère aîné d'Hugo Chavez, soigné pour un cancer à Cuba, a assuré que le président du Venezuela, invisible depuis plus d'un mois et qui n'a pu prêter serment le 10 janvier, n'était pas dans le coma contrairement à des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux.

Adan Chavez, gouverneur de l'État de Barinas, dans le sud-ouest du Venezuela, a qualifié de «totalement fausses» les rumeurs affirmant «que le président est dans un état de coma et que la famille discute prétendument d'un débranchement des dispositifs qui le maintiennent en vie», dans un communiqué publié samedi.

Le président vénézuélien «continue à bien réagir au traitement et il progresse chaque jour dans sa récupération», a assuré son frère.

Hugo Chavez, 58 ans, au pouvoir depuis 14 ans et réélu en octobre 2012, n'a pu, en raison de son état de santé, se rendre à Caracas pour prêter serment devant l'Assemblée nationale à la date prévue par la Constitution, le 10 janvier.

Des rumeurs alarmistes se sont multipliées sur les réseaux sociaux sur l'état de santé de M. Chavez, qui n'a été ni vu ni entendu du public depuis sa quatrième intervention contre son cancer, le 11 décembre à La Havane.

Démentant ces rumeurs, Adan Chavez a assuré que son frère «continue à bien réagir au traitement» et qu'il récupère «chaque jour» davantage.

Le président est dans un «état stationnaire» concernant l'insuffisance respiratoire qui s'est déclarée après sa dernière opération, a-t-il dit.

Les autorités de Caracas, qui ne divulguent qu'au compte-gouttes les informations sur la santé du président, avaient auparavant indiqué que M. Chavez était dans un état stationnaire après avoir été victime d'une «grave infection pulmonaire» après son opération. La nature et la localisation exactes du cancer dont il souffre sont toujours tenues secrètes.

La rareté des informations sur l'état de santé du leader charismatique, dont la maladie a été détectée en juin 2011, a suscité l'inquiétude dans le pays.

Avant de partir pour Cuba le 10 décembre dernier, M. Chavez a délégué une partie de ses pouvoirs au vice-président Nicolas Maduro, également ministre des Affaires étrangères.

Le 8 janvier, le gouvernement a mis fin au suspense en annonçant que M. Chavez ne pourrait pas prêter serment le 10, indiquant que, sur la recommandation de ses médecins, il devait poursuivre son traitement à Cuba.

Le Tribunal suprême de justice (TSJ) vénézuélien a tranché le lendemain en faveur du gouvernement dans son bras de fer avec l'opposition -- qui protestait contre un «vide institutionnel» -- en décidant que le président pourrait prêter serment après la date prévue par la Constitution.

En l'absence de Hugo Chavez, des dizaines de milliers de Vénézuéliens se sont rassemblés le jeudi 10 janvier à Caracas pour lui jurer fidélité symboliquement, à l'issue d'un rassemblement géant organisé par le gouvernement pour le soutenir.

L'Assemblée nationale, dominée par le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) d'Hugo Chavez, a voté une résolution accordant au président «tout le temps nécessaire pour se soigner».

Des députés de la principale coalition de l'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), ont appelé à une «démonstration de force» le 23 janvier à Caracas «pour le rétablissement de la défense de la Constitution» après la décision du TSJ.

Samedi à La Havane, le président cubain Raul Castro, qui a eu des entretiens avec Nicolas Maduro, a «réitéré la solidarité du peuple cubain avec la révolution bolivarienne et son leader (Hugo Chavez) et exprimé sa certitude quant aux capacités du peuple vénézuélien et des institutions du pays, à affronter et vaincre les défis, quels qu'ils soient», selon un communiqué.

Deux dirigeants proches de M. Chavez, la présidente argentine Cristina Kirchner et le président péruvien Ollanta Humala, étaient également présents vendredi à La Havane pour lui rendre visite. «Nous espérons un prompt rétablissement», a déclaré M. Humala.