Le nombre de disparus au Mexique au cours des six dernières années s'est monté à au moins 20 851 personnes selon l'ONG Propuesta civica (Proposition civique) citant vendredi sur son site internet des fuites provenant du ministère de la Justice.

L'ONG indique que ces statistiques «ne permettent pas de distinguer entre les personnes disparues dans le cadre de situations de violence au Mexique et celles dont on a perdu la trace dans d'autres circonstances».

Selon l'ONG ce chiffre est basé sur un document «qui est parvenu à des médias suite à une fuite» du ministère, après l'arrivée au pouvoir le 1er décembre du gouvernement du président Enrique Pena Nieto, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a succédé au président conservateur Calderon (2006-2012).

Selon le document cité, le chiffre de 20 851 inclut 11 201 hommes et 8340 femmes, le restant (c'est-à-dire 1310 personnes) est de sexe indéterminé. Le décompte correspond à la période du 2 août 2006 au 29 février 2012.

Il ressort du document que la tranche d'âge la plus affectée est celle de 10 à 17 ans, qui représente 29% des disparus, tandis que celle de 18 à 30 ans «est également en risque, car un sur quatre (24%) des disparus y est compris».

L'année record a été l'année 2011, avec 7813 disparus.

L'ONG souligne que ce document «est l'une des rares sources d'information à laquelle la société civile a eu accès pour commencer à mesurer la véritable ampleur de la violence au Mexique au cours des six dernières années», les années du gouvernement du président Felipe Calderon.

La violence au Mexique a connu une vague de violence sans précédent, après la décision du président Calderon de lancer dès son arrivée au pouvoir une offensive contre les narcotrafiquants, avec l'appui de dizaines de milliers de militaires. Selon des décomptes de la presse, sans compter les disparitions, il y a eu en 6 ans quelque 60 000 morts dans les violences liées au trafic de drogue.