Cinquante-neuf membres de la police militaire brésilienne accusés de liens avec le crime organisé et le trafic de drogue ont été arrêtés mardi dans l'État de Rio, a annoncé le secrétariat à la Sécurité.

« Il ne suffit pas seulement de les arrêter, nous devons les limoger », a déclaré le secrétaire à la Sécurité José Mariano Beltrame à la chaîne de télévision en continu Globo News.

M. Beltrame a également limogé mardi le commandant du 15e Bataillon de police militaire de Duque de Caxias (zone nord), le lieutenant-colonel Claudio de Lucas Lima.

Onze trafiquants de drogue présumés ont également été arrêtés dans le cadre de cette opération, baptisée « Purification ».

Elle a été menée par plusieurs organismes policiers, dont les services de renseignements, dans neuf casernes de la police militaire (PM, chargée du maintien de l'ordre) et 13 favelas.

Les policiers étaient munis de 65 mandats d'arrêt et de 112 autres de perquisition à l'encontre de policiers militaires ayant des liens présumés avec des membres de la principale faction du trafic de drogue à Rio, le « Comando Vermelho » ou « CV » (Commando Rouge, ndlr).

Dix-huit autres mandats d'arrêt ont été émis contre des trafiquants de drogue du CV.

D'après la police, une série d'enquêtes a débuté il y a un an dans la favela « Vai Quem Quer », à Duque de Caxias, dans la grande banlieue Nord de Rio.

Elles ont révélé que certains policiers recevaient des pots-de-vin pour rendre aux trafiquants armes et drogue saisies au cours d'opérations policières. Les policiers corrompus négociaient également la remise en liberté des criminels arrêtés.

Les policiers sont accusés d'association de malfaiteurs, de trafic de drogue, de corruption active et passive, et de racket.

Depuis 2008, les autorités de Rio ont entrepris une course contre la montre pour pacifier la ville en vue de la Coupe du Monde de football 2014 et des jeux Olympiques 2016, qui va de pair avec un « nettoyage » au sein de la PM, dont les membres sont mal payés et souvent corrompus.

Plusieurs favelas, aux mains des trafiquants qui y faisaient la loi depuis 30 ans, ont été reconquises par l'État.

Des Unités de police pacificatrice (UPP) ont été mises en place dans 144 des 750 favelas de la ville, la plupart dans la zone Sud et touristique. En bénéficient plus de 500 000 personnes, parmi les quelque deux millions d'habitants des favelas, soit un tiers de la population de Rio intra-muros, selon les autorités.

Les homicides dans l'État de Rio ont continué à baisser au premier semestre en 2012, avec un taux de 10,9 pour 100 000 habitants, alors que le taux moyen du Brésil est de 26 pour 100 000 habitants. En 2009 ce taux avait atteint 36,2 pour 100 000 habitants à Rio.