Le principal baron de la drogue colombien, Daniel Barrera, a été capturé dans la localité de San Cristobal au Venezuela, lors d'une opération menée notamment avec les services secrets américains, a annoncé mardi le président de Colombie Juan Manuel Santos.

Surnommé «Le Fou», Daniel Barrera est considéré par les autorités de Bogota comme l'un des principaux acteurs du trafic de cocaïne dans le pays avec la guérilla des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et les groupes criminels issus des anciennes milices paramilitaires.

«C'était peut-être le baron le plus recherché de ces derniers temps. Vingt ans consacrés à toutes sortes de crimes et d'alliances perverses avec les paramilitaires et les FARC», a déclaré M. Santos lors d'une allocution radio-télévisée dans la soirée.

«C'est peut-être la capture la plus importante de ces derniers temps. C'était le dernier des grands barons de la drogue», a-t-il insisté, en remerciant le gouvernement vénézuélien pour sa collaboration «efficace».

Originaire de Cali, ex fief des grands cartels colombiens des années 80-90, dont l'activité a été reprise par des bandes criminelles issues notamment des rangs paramilitaires, Daniel Barrera était spécialisé dans le trafic de cocaïne vers les Etats-Unis, où une récompense de 5 millions de dollars était offerte pour toute information permettant sa capture.

La quantité totale de cocaïne acheminée par son organisation aux États-Unis et en Europe est estimée à plus de 900 tonnes.

Daniel Barrera a été intercepté grâce à l'agence anti-drogue du Venezuela mais surtout avec le concours des «services secrets britanniques, le MI-6, et des agences des États-Unis, en particulier la CIA», selon le président colombien.

«Cette opération a été dirigée depuis Washington», a même assuré M. Santos en précisant que le chef de la police colombienne José Roberto Leon Riaño se trouvait dans la capitale américaine.

Lors d'un entretien à la télévision colombienne Caracol, le général Leon Riaño a expliqué que le dispositif policier autour du trafiquant, arrêté mardi alors qu'il se trouvait dans une cabine téléphonique, s'était resserré au cours des quatre derniers mois.

Cette opération a été permise grâce à des «contacts au niveau international» et lancée depuis le sol américain car elle nécessitait un «appui technique spécial», a-t-il affirmé.

Au cours des dernières années, la plupart des grands barons de la drogue colombiens ont été arrêtés, dont certains déjà au Venezuela, avant d'être extradés aux États-Unis.

Même si l'activité des organisations de trafiquants a été réduite, la Colombie demeure toutefois le premier pays producteur de cocaïne au monde, au coude-à-coude avec le Pérou, avec une production de 345 tonnes annuelles l'an dernier, selon le dernier rapport des Nations unies.