La «reine de la coca», une Colombienne de 69 ans, mentor du célèbre baron de la drogue Pablo Escobar, a été assassinée par balles à Medellin, ont annoncé mardi les autorités.

Selon le mode traditionnel des règlements de comptes, des assassins circulant à moto ont tiré deux balles dans la tête de Griselda Blanco, qui sortait d'une boucherie de la ville.

Au plus fort de sa carrière criminelle, la sexagénaire, considérée comme pionnière dans le trafic de cocaïne colombien dans les années 1970, aurait réussi à écouler aux États-Unis jusqu'à 1500 kilos de drogue, développant notamment l'axe vers la Floride que reprit ensuite à son compte Pablo Escobar.

Condamnée en 1985 aux États-Unis à 60 années de prison, Griselda Blanco était revenue en 2004 dans la ville qui abrita le cartel de Pablo Escobar.

Selon les autorités, Griselda Blanco s'était rangée des affaires après son retour au pays, où la mort d'Escobar, abattu en 1993 par un commando d'élite de la police, avait sonné le glas du cartel de Medellin.

Les quelques documents officiels la concernant évoquent une personne au tempérament violent qui s'était illustrée dès son plus jeune âge, à 11 ans, en séquestrant un enfant issu d'une famille aisée avant de l'exécuter froidement.

Au total, quelque 250 assassinats ont été attribués à la «reine de la coca».

Elle aurait notamment tué deux de ses trois ex-maris, dont Alberto Bravo, abattu en plein jour sur le parking d'une discothèque de Bogota, en 1975.

Selon le journaliste colombien Fabio Castillo, auteur des Cavaliers de la Cocaïne, une histoire du trafic de drogue colombien, Mme Blanco s'était spécialisée dans le blanchiment de l'argent de la vente de cocaïne.

Elle avait aussi développé le recours à des «mules», des jeunes filles transportant la drogue dans leurs bagages ou leurs sous-vêtements.

Mme Blanco était également connue pour son goût prononcé pour les bijoux et les diamants. Elle avait notamment acquis des pierres et une bague ayant appartenu à l'ex-première dame argentine Eva Peron.

La pionnière du trafic de drogue vers Miami vouait aussi une véritable passion au film The Godfather, qui l'a amené à baptiser un de ses fils du nom de Michael Corleone Sepulveda, d'après le protagoniste incarné par Al Pacino dans le classique de Francis Coppola.