Quatre personnes sont mortes samedi à Haïti encore sous le coup du séisme de 2010, lors du passage de la tempête Isaac qui menace de se transformer en ouragan dimanche sur la Floride, où doit débuter lundi la convention nationale du Parti républicain.

Une fillette de huit ans a été tuée dans l'effondrement du mur de sa maison, une femme de 51 ans est décédée après la chute de son toit, et deux autres personnes sont mortes avec la tempête a indiqué à l'AFP la protection civile.

En outre 5000 personnes et dix-huit camps de victimes du séisme de 2010 ont été évacués, a-t-elle ajouté.

Le président d'Haïti Michel Martelly, qui avait annulé un voyage au Japon, a suggéré de «profiter de l'occasion pour voir si on ne peut pas retirer définitivement les gens des camps». Il a aussi déploré que seuls 2 milliards de dollars d'aide sur les 13 promis après le tremblement de terre soient parvenus à Haïti.

Les vents s'étaient calmés samedi soir sur Haïti, mais l'électricité restait coupée à Port-au-Prince et les communications internet étaient toujours perturbées, a constaté un correspondant de l'AFP. Plus tôt dans la journée, des tentes et des toitures avaient été emportées, et des arbres arrachés par de fortes bourrasques et des pluies torrentielles.

Isaac pourrait atteindre dimanche l'extrême sud de la Floride avec une puissance proche de celle d'un ouragan, indiquait samedi à 17h le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC) dont le siège est à Miami.

L'ouverture de la convention nationale du parti républicain américain pour introniser Mitt Romney comme candidat à l'élection présidentielle du 6 novembre, qui devait débuter lundi en Floride, a été reportée à mardi en raison des menaces posées par la tempête Isaac, ont annoncé samedi des responsables du parti.

«En raison des informations sur les conditions climatiques» prévues dans la région de Tampa où doit se tenir la convention, l'assemblée sera convoquée lundi et ses travaux immédiatement reportés à mardi, a indiqué dans un communiqué le président du Comité national républicain, Reince Priebus. Près de 50 000 personnes, des journalistes, des délégués et des invités de marque, y sont attendus de lundi à jeudi.

Avions américains mis à l'abri

Le gouverneur de la Floride Rick Scott a décrété samedi l'état d'alerte dans son État, afin de mobiliser les secours, mais a prévenu à ce stade qu'il n'était pas question d'annuler la convention.

Le vice-président démocrate des États-Unis Joe Biden a renoncé pour sa part à se rendre lui aussi à Tampa lundi afin de ne pas interférer avec l'éventuelle mobilisation des forces de l'ordre face à la tempête.

Le Pentagone a également mis à l'abri une trentaine de ses avions, 22 avions F-16 et huit avions C-130, déplacés de leurs bases de Floride vers le Texas et Porto Rico.

Les vents, actuellement de 95 kmh avec parfois des rafales plus puissantes, pourraient se renforcer dans la soirée en atteignant la côte est de Cuba, précise le centre.

À 17h, la tempête se trouvait à 195 km à l'est de Camaguey (centre de Cuba) se dirigeait vers l'extrême sud de la Floride.

En Haïti, la reconstruction du pays après le séisme qui a fait plus de 250 000 morts en 2010 est loin d'être achevée et environ 400 000 personnes vivent encore dans des camps de déplacés.

Lors du passage de la tempête, environ 300 maisons ont été endommagées et 20 détruites dans un village près de Port-au-Prince, a rapporté un parlementaire.

Les populations les plus à risque sont surtout les victimes du séisme de 2010 qui vivent dans les camps. «Sans un système d'égouts et de logement stables, les fortes pluies et les vents forts peuvent créer des problèmes bien plus importants tels que des maladies ou une contamination de l'eau», selon Jean-Claude Mukadi, directeur de l'association humanitaire World Vision Haïti.