Les autorités haïtiennes ont annoncé mercredi le lancement officiel des travaux de reconstruction du palais présidentiel de Port-au-Prince, en ruine depuis le séisme qui a ravagé Haïti et fait plus de 250 000 morts en 2010.

Une cérémonie symbolique a été organisée en présence du chef de l'État, Michel Martelly, et des membres du gouvernement devant les ruines de l'imposant bâtiment blanc, érigé sur un terrain de 40 000 m2 au coeur de la capitale haïtienne.

La démolition des ruines, qui prendra trois mois, sera payée par l'organisation humanitaire de l'acteur américain Sean Penn, présente dans le pays depuis le séisme. 

«La reconstruction des bâtiments publics va désormais commencer. Il fallait démarrer avec le palais national, qui est un symbole», a lancé le chef de l'État devant des dizaines de personnes rassemblées derrière les grilles du palais national.

M. Martelly a rappelé que sa priorité dans la reconstruction d'Haïti a été d'abord de «retirer les gens qui vivaient sous les tentes et dans des abris précaires et leur offrir de meilleures conditions de vie».

Plus de deux ans après le séisme, environ 400 000 personnes vivent encore dans des camps de déplacés à Port-au-Prince et dans d'autres villes d'Haïti, avait récemment révélé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). «Maintenant, j'entreprends de rebâtir le palais national pour le peuple haïtien. J'entreprends de ressusciter un souvenir duquel nous ne pouvons nous défaire», a poursuivi M. Martelly. «La nouvelle construction reproduira à l'identique ces lignes, formes et volumes qui entretenaient et justifiaient notre orgueil», a-t-il ajouté.

Le président Martelly n'a pas précisé la durée et le coût des travaux de reconstruction, mais il a assuré que les normes parasismiques seraient respectées.

«La première phase des travaux consiste en un démontage sous contrôle. On va utiliser des systèmes pour essayer de sauvegarder des parties du palais dans leur intégralité, car il s'agit d'un symbole», a expliqué à l'AFP l'architecte Henry-Robert Jolibois, directeur de l'Institut de protection du patrimoine haïtien (ISPAN).

Depuis la destruction du palais, en 2010, les bureaux officiels du président haïtien ont été aménagés dans des appartements occupés autrefois par la garde présidentielle, tandis que les fonctionnaires travaillent sous de grandes tentes placées dans une cour à l'arrière du palais.

Détruit en 1913 par une explosion accidentelle, le palais présidentiel tel qu'il existe aujourd'hui avait été reconstruit entre 1914 et 1923 selon un plan proposé par l'architecte haïtien George Baussan, diplômé de l'École spéciale et générale d'architecture de Paris.