Une cinquantaine d'hommes armés ont encerclé, attaqué et mis le feu aux plantations d'un village indien dans le centre-ouest du Brésil à la frontière du Paraguay et un indigène est porté disparu, a dénoncé vendredi Amnesty International.

D'après des indiens Guarani Kaiowa de la région de Paranhos, au sud de l'État du Mato Grosso do sul, «des tueurs à gages ont tenté de les expulser de leurs terres ancestrales de Arroio Kora le 10 août. Un indigène a disparu et on redoute qu'il ait été tué; il y a des risques de nouvelles violences», affirme l'organisation internationale de défense des droits de l'homme dans un communiqué.

La police a visité les lieux juste après l'attaque mais les indigènes qui se sont réfugiés dans la forêt se plaignent du manque d'attention porté au disparu, Eduardo Pires.

Amnesty appelle les autorités brésiliennes «à ouvrir une enquête indépendante et complète» sur cette affaire.

Le parquet du Mato Grosso do sul a déjà demandé lundi à la police de la ville de Ponta Pora d'ouvrir une enquête sur ces violences.

«Il faut préserver les preuves pour savoir qui sont les responsables» de l'attaque, a indiqué vendredi à l'AFP une porte-parole du parquet.

Selon l'ONG brésilienne Cimi, liée à l'Eglise catholique, plusieurs attaques contre des indiens dans des circonstances semblables ont eu lieu dans cette région au cours des dernières années.

La dernière en date, le 18 novembre 2011, a vu l'assassinat par des tueurs du cacique Nisio Gomes, 59 ans. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Près de 43 000 Guarani Kaiowa vivent de façon précaire dans le Mato Grosso do Sul, souvent dans des campements, dans l'attente de la délimitation leur terres. Ils sont entourés de grandes fermes de bétail et de gigantesques plantations de soja et de canne à sucre.

Las d'attendre en vain, ils ont commencé à réoccuper les territoires de leurs ancêtres mais se heurtent à la violence des grands propriétaires terriens, selon Amnesty.