Les étudiants et lycéens chiliens ont réactivé cette semaine leur mouvement de protestation entamé en mai 2011 en occupant le bâtiment principal de l'Université du Chili et une dizaine de lycées de Santiago, a-t-on appris auprès de leurs fédérations.

La mobilisation avait débuté jeudi avec l'occupation d'une poignée de lycées, qui s'est soldée par l'explulsion des manifestants et l'arrestation de 139 personnes, selon la police.

Vendredi, le mouvement s'est étendu à une dizaine de lycées et à l'Université du Chili, la plus importante du pays, ont rapporté plusieurs sources estudiantines et lycéennes.

«Les lycéens et les étudiants sont unis dans la lutte et nous n'allons pas reculer», a affirmé sur son compte Twitter le président de la Fédération des étudiants de l'Université du Chili, Gabriel Boric.

Les étudiants chiliens ont organisé depuis mai 2011 plus de 40 manifestations, certaines parmi les plus massives depuis le retour de la démocratie en 1990. Certains établissements ont été occupés pendant plusieurs mois.

Certaines de ces manifestations ont été émaillées de violences entre jeunes casseurs et forces de police antiémeutes, comme lors du dernier rassemblement convoqué à Santiago, le 8 août dernier.

Système très inégalitaire

Les étudiants, soutenus par de nombreux professeurs, réclament une réforme profonde d'un système éducatif principalement aux mains du secteur privé.

Il exigent une participation de l'État au financement des études, pour contrer les effets d'un système très inégalitaire, ainsi qu'une garantie constitutionnelle sur un noyau dur d'enseignement public gratuit et de qualité.

Fin 2011, le mouvement a obtenu une hausse de 10% du budget de l'éducation pour 2012, de timides aides à l'endettement étudiant et un début de réforme sur la gestion des collèges et lycées publics. Des avancées jugées insuffisantes par la principale organisation étudiante, la FECH.

Ce mouvement, conjugué à l'inflation croissante au Chili, a fait tomber la cote de popularité du président Sebastian Piñera, le premier président de droite depuis la fin de la dictature.

Vendredi, ce dernier a assuré que «le gouvernement ne tolérera jamais que la violence continue de prévaloir», assurant vouloir défendre «la liberté les étudiants qui veulent étudier».

De leur côté, les étudiants ont déjà programmé de nouvelles actions pour la dernière semaine d'août.