La guérilla colombienne des FARC souhaite mettre fin au conflit qui l'oppose au gouvernement mais des intérêts économiques et politiques oeuvrent contre un accord de paix avec le gouvernement, a affirmé un haut responsable des FARC, José Benito Cabrera.

« Nous devons mettre un terme à cette guerre en parvenant à un accord gouvernement-guérilla, sans haine, sans avantages, en faisant des concessions », a déclaré mardi soir ce membre de l'état-major des Forces armées révolutionnaires de Colombie dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision privée Caracol.

Mais « la classe politique de ce pays ne le souhaite pas. Les soldats, sous-officiers et officiers subalternes savent que nous ne devons plus nous affronter, (...) ils veulent faire (la paix), mais leurs chefs, leurs supérieurs ne le permettent pas parce que cela signifierait pour eux la fin des affaires », a-t-il poursuivi sans plus de précisions.

José Benito Cabrera, alias Fabian Ramirez, a également averti que si les FARC avaient renoncé cette année aux enlèvements de civils contre rançon, ils continueraient à capturer des soldats en marge de leurs combats contre l'armée.

Il s'agit de la première apparition publique de ce responsable des FARC depuis qu'il avait été donné pour mort ou blessé par l'armée après un bombardement des forces aériennes en novembre 2010 dans le sud du pays.

Il fait l'objet de 13 mandats d'arrêt pour terrorisme, homicide et trafic de drogue notamment.

Fondées en 1964, les FARC, la principale guérilla de Colombie, comptent, selon les autorités, encore environ 9200 combattants, essentiellement repliés dans les montagnes et les forêts.