Le candidat de gauche à l'élection présidentielle mexicaine a annoncé vendredi le lancement d'une campagne nationale pour faire annuler les résultats du scrutin du 1er juillet, tout en excluant les blocages de rues et les camps de manifestants comme en 2006. Andrés Manuel Lopez Obrador, candidat du Parti de la révolution démocratique (PRD), est arrivé deuxième à l'élection présidentielle. Il a déclaré vendredi qu'il organiserait de grandes manifestations et poursuivrait les recours judiciaires jusqu'au 6 septembre, date à laquelle le tribunal électoral doit confirmer la validité des résultats.

M. Lopez Obrador affirme que le vainqueur de l'élection, Enrique PeIna Nieto, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), a organisé une campagne massive d'achat de votes et a dépassé les limites de dépenses de campagne. Le PRI nie ces allégations et estime que le candidat du PRD refuse tout simplement d'admettre sa défaite.

En 2006, Andrés Manuel Lopez Obrador avait perdu la présidence par une très faible marge. Il avait organisé des semaines de blocage de rues à Mexico pour protester contre ce qu'il estimait être une fraude électorale. Mais cette année, «les circonstances sont différentes», a-t-il affirmé. Il a indiqué que d'ici au jugement du tribunal électoral, son mouvement, le «Plan national pour protéger la démocratie et la dignité du Mexique», organiserait des manifestations le 29 juillet et le 5 août et participerait à des événements artistiques.

«Nous aurons recours à des méthodes pacifiques, a assuré M. Lopez Obrador. Nos adversaires voudraient que nous tombions dans le piège de la provocation et de la violence, mais leur souhait ne sera pas exaucé.» Il a reproché à la commission électorale d'avoir un parti pris favorable à Enrique PeIna Nieto. La commission électorale «ferme les yeux» sur les allégations d'achat de votes visant le PRI, a-t-il dit.

Le président de la commission électorale a indiqué que son équipe avait jusqu'au mois de janvier pour terminer son enquête au sujet de ces allégations. Mais le nouveau président mexicain doit entrer en fonction le 1er décembre.

M. Lopez Obrador a qualifié la situation de «ridicule» et a demandé que l'enquête soit achevée avant que M. PeIna Nieto soit officiellement reconnu comme le vainqueur du scrutin.