La gauche mexicaine va demander l'annulation de l'élection présidentielle du 1er juillet, qui a vu la victoire d'Enrique Peña Nieto, pour «violation des principes constitutionnels», a annoncé mercredi Ricardo Monreal, porte-parole du candidat de la gauche Andres Manuel Lopez Obrador.

«Les principes d'exactitude, d'impartialité, d'équité, d'objectivité et de profesionnalisme ont été violés», a déclaré M. Monreal a des journalistes de la radio et de la télévision, sans donner d'autres détails.

Le candidat de la gauche doit déposer officiellement son recours en invalidation jeudi devant le Tribunal fédéral électoral (Trife), seul habilité à proclamer le résultat officiel de l'élection présidentielle avant le 6 septembre.

Lopez Obrador a dénoncé après les résultats du vote de présumées irrégularités durant la campagne électorale, en particulier l'achat massif de votes de la part du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) dont le candidat, Enrique Peña Nieto, a gagné le scrutin avec 38,21% des voix selon le décompte final de l'Institut fédéral électoral.

Le candidat de la gauche a obtenu 31,59% des suffrages, soit avec une différence de 6,62 % sur le vainqueur, ce qui représente plus de 3,3 millions de suffrages en moins.

Monreal a invoqué le précédent de l'annulation l'an dernier par un tribunal électoral local de l'élection du maire de Morelia, capital de l'État du Michoacan.

L'élection avait été déclarée nulle parce que le candidat gagnant, Wilfrido Lazaro, du PRI, était apparu dans un meeting de son parti alors que la campagne était déjà conclue et qu'un boxeur était apparu sur les écrans de télévision avec le logo du PRI, également hors délai.

Toutefois, à la différence de l'élection présidentielle, l'élection de Moralia avait été très serrée.

Mardi le Parti action nationale (PAN) du président sortant Felipe Calderon, avait également indiqué qu'il saisirait le Tribunal électoral fédéral pour enquêter sur des soupçons d'achats de votes par le PRI.

Mais le dirigeant du PAN, Gustavo Madero, avait souligné que son parti reconnaissait les résultats de la présidentielle, comme l'avait fait le président Calderon lui-même le soir de l'élection.

«Nous reconnaissons les résultats officiels publiés jusqu'à présent (...) mais il existe des preuves de manque d'équité et de fautes graves», avait dit M. Madero.

Parmi les irrégularités constatées, M. Madero avait évoqué «le dépassement évident des frais de campagne et l'usage de mécanismes de financement parallèles» ainsi que «l'achat direct de votes».

La loi électorale mexicaine prévoit que le dépassement des budgets de campagne et l'achat de votes soient sanctionnés par des amendes.