Des dizaines de milliers de manifestants ont marché dans la capitale du Mexique, samedi, pour dénoncer le président désigné Enrique Pena Nieto, accusant son parti d'avoir acheté des votes pour l'aider à gagner le récent scrutin présidentiel.

Les manifestants, incluant des étudiants, des jeunes et des gauchistes, prétendent que le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a donné des sacs d'épiceries, des cartes-cadeaux prépayées et autres biens aux électeurs avant le vote national du 1er juillet.

Certains manifestants brandissaient des affiches sur lesquelles on pouvait lire «Pena, quel prix avez-vous payé pour devenir président?» et «Mexique, vous avez mis votre avenir en gage pour 500 pesos».

Les autorités municipales de Mexico estiment que 50 000 personnes se sont rassemblées à la place Zocalo.

«La fraude a été réalisée avant les élections, en achetant des votes, en trompant le peuple», a déclaré Gabriel Petatan Garcia, un étudiant en géographie qui transportait une affiche en finlandais. Les protestataires étaient munis de pancartes rédigées en plusieurs langues pour attirer l'attention de la presse internationale.

M. Pena Nieto, un jeune politicien de 45 ans marié à une vedette de télévision, a remporté l'élection présidentielle de dimanche dernier par près de 6,6 points de pourcentage, selon le décompte officiel, ramenant le PRI au pouvoir après une parenthèse de 12 ans. Le parti a dirigé le Mexique pendant 71 ans consécutifs, supposément avec l'aide de la corruption et de la fraude électorale.

Un décompte final a révélé que M. Pena Nieto avait reçu 38,21 pour cent des voix, dépassant le gauchiste Andres Manuel Lopez Obrador du Parti de la révolution démocratique à 31,59 pour cent, et Josefina Vazquez Mota du Parti d'action nationale conservateur, à 25,41 pour cent des voix. Le petit Parti de la nouvelle alliance n'a récolté que 2,29 pour cent des votes.

Ces résultats doivent être certifiés en septembre par le Tribunal électoral fédéral. Celui-ci a refusé d'annuler le résultat de précédentes élections contestées, y compris un résultat de 2006 qui était beaucoup plus serré que celui de dimanche dernier.