Un incident a opposé mardi en plein sommet du G20 la présidente argentine Cristina Kirchner et le premier ministre britannique David Cameron au sujet du conflit des Malouines, selon le ministre argentin des Affaires étrangères, Hector Timerman.    

M. Cameron a interpellé la présidente argentine en exigeant de son pays qu'il respecte la volonté des 3.000 résidents de cette île de l'Atlantique Sud, qui veulent rester Britanniques. Mme Kirchner a immédiatement répliqué en invoquant des résolutions des Nations Unies appelant à des négociations entre les deux pays sur la souveraineté de l'île.

Selon le récit fait par M. Timerman à des journalistes, la présidente argentine travaillait à sa place quand le premier ministre britannique s'est approché d'elle «pour la remercier de son appui à la création d'une banque européenne qui agirait comme prêteur de dernière instance».

«La présidente lui a répondu qu'elle avait vu les principaux articles de la presse internationale et que ceux-ci ne reflétaient pas d'optimisme sur le résultat du sommet du G20», a raconté le ministre argentin.

«À ce moment-là, M. Cameron a interrompu la présidente argentine pour exiger d'elle le respect du référendum des habitants des Malouines», d'après M. Timerman.

La présidente argentine a alors voulu remettre au premier ministre britannique une enveloppe contenant les résolutions des Nations unies sur la question des Malouines, «au cas où il ne les aurait pas vues».

«M. Cameron a refusé de prendre l'enveloppe, a tourné les talons et est parti sans la saluer», selon M. Timerman.

Une source de Downing Street parlant sous couvert d'anonymat a confirmé qu'il y avait bien eu un échange, mais a mis en doute le fait que Cameron ait refusé de prendre les documents que lui tendait Mme Kirchner.

Cette source a confirmé que M. Cameron avait demandé à Mme Kirchner de respecter la volonté des résidents de décider de leur avenir par référendum.

«Il a soulevé la question avec elle. Elle l'a mal pris et c'est tout», a-t-elle avancé.

«Je ne pense pas qu'il soit complètement établi qu'elle a essayé de lui remettre des documents... Nous suivons cela avec des responsables argentins pour vérifier qu'ils veulent nous transmettre des documents.»

En 1982, la dictature militaire argentine avait envahi et occupé les îles Malouines. La Grande-Bretagne avait immédiatement envoyé une force navale pour récupérer le territoire, chose faite après une guerre brève qui a fait 255 victimes parmi les soldats britanniques et 650 parmi les Argentins.

Mme Kirchner a appelé récemment à des négociations avec le Royaume-Uni sur l'avenir des îles.

Les Britanniques l'accusent de favoriser les passions nationalistes pour des raisons de politique intérieure et M. Cameron a refusé une discussion sur la question.