Le président colombien Juan Manuel Santos a déclaré vendredi n'avoir «pas la certitude» que la guérilla des FARC détenait le journaliste français Roméo Langlois, même s'«il y a des indices».

«Je ne suis pas sûr qu'ils l'aient ou non. Je ne peux donner aucune certitude. Il y a des indices, mais nous ne sommes pas sûrs que les FARC le détiennent», a indiqué M. Santos à la presse lors d'un déplacement dans le département de Bolivar (nord).

Le correspondant de la chaîne France 24 a disparu le 28 avril lors de l'attaque d'une brigade qu'il accompagnait durant un reportage dans le département de Caqueta (sud).

Sa capture a été annoncée dans un message signé par une unité régionale des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui avait déclaré qualifié le journaliste de «prisonnier de guerre», une revendication que n'a toutefois pas validée jusqu'ici par la direction nationale de la guérilla marxiste.

«Qu'a-t-il pu lui arriver? Je ne sais pas. Si les FARC le retiennent, qu'elles le relâchent rapidement, car d'aucune façon ce journaliste n'était un combattant. On ne peut en aucune façon le considérer comme un prisonnier de guerre», a poursuivi M. Santos.

«Si les FARC sont intelligentes et réfléchissent un tout petit peu, ils le relâcheraient immédiatement, car le coût est de plus en plus élevé», a-t-il ajouté.

Le 30 avril dernier, le chef de l'État avait exhorté la guérilla à libérer M. Langlois, affirmant que «tous les indices» montraient qu'elle retenait le journaliste. «Tout ce qui peut arriver au journaliste est de la responsabilité absolue des FARC», avait-il souligné alors.

Fondées en 1964, les FARC, principale guérilla du pays, comptent encore 9.200 combattants, essentiellement repliés dans les régions de montagne et de forêts, à la suite d'une série de revers militaires qui ont divisé ses troupes de moitié en dix ans.

Le groupe rebelle s'était engagé, dans un communiqué diffusé le 26 février, à renoncer aux enlèvements de civils contre rançon. Il a en outre libéré début avril dix policiers et militaires.

En dépit de leurs appels à la paix, les FARC continuent de s'opposer régulièrement sur les modalités d'un dialogue avec les autorités qui réclament en préalable l'arrêt des violences et la libération de toutes les personnes séquestrées.