Trois hommes qui ont déjà travaillé comme photographes de presse ont été retrouvés morts jeudi près d'un canal de l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, moins d'une semaine après l'assassinat d'une journaliste d'enquête dans la même région, ont annoncé des responsables et des collègues des victimes.

Les défenseurs de la liberté de presse au Mexique ont appelé le gouvernement à agir immédiatement pour faire cesser une vague d'attaques qui a coûté la vie à six journalistes, anciens journalistes ou photographes de presse dans l'État de Veracruz depuis un an. La plupart des victimes travaillaient à des dossiers liés au crime organisé. Cette série d'assassinats a installé un climat de terreur et d'autocensure parmi les journalistes de la région.

La dernière vague d'assassinats est survenue à Boca del Rio, une localité située près de la ville de Veracruz, où la police a découvert jeudi les corps démembrés de quatre personnes dans des sacs de plastique, selon le bureau du procureur général.

L'une des victimes a été identifiée comme étant Guillermo Luna Varela, un photographe du site d'informations www.veracruznews.com.mx. Une autre des victimes est Gabriel Huge, qui travaillait comme photojournaliste pour le même site, selon son directeur. Les autorités ont annoncé que la troisième victime est Esteban Rodriguez, qui travaillait comme photographe pour un journal local jusqu'à l'an dernier, avant de changer de métier.

La quatrième victime est la conjointe de Guillermo Luna Varela, Irasema Beccera, selon le bureau du procureur.

D'après les autorités, ces assassinats portent la marque du crime organisé. Les responsables de l'État ont demandé l'aide des autorités fédérales pour mener l'enquête.

Les corps ont été découverts par des passants, qui ont remarqué quatre grands sacs en plastique suspects près d'un canal d'évacuation des eaux usées.

Cinq jours plus tôt, la journaliste Regina Martinez, correspondante du magazine «Proceso» qui écrivait souvent sur le trafic de drogue, a été retrouvée morte dans sa maison de Xalapa, aussi dans l'État de Veracruz. Les autorités ont indiqué que son corps et sa tête portaient des marques de coups et pensent qu'elle a été assassinée.

«L'État de Veracruz a connu une vague de violences meurtrières contre la presse qui crée une peur généralisée et un climat d'autocensure. Les autorités mexicaines doivent agir maintenant pour mettre fin au cycle meurtrier d'impunité contre la presse», a déclaré Carlos Lauria, coordonnateur du Comité de protection des journalistes, en soulignant que le 3 mai est la Journée internationale de la liberté de presse.

Selon le Comité de protection des journalistes, une organisation établie à New York, 51 journalistes ont été tués au Mexique de 2000 à 2011.