La Cour suprême du Brésil a jugé à l'unanimité jeudi soir que la mise en place controversée de quotas raciaux dans l'enseignement supérieur était constitutionnelle et corrigeait une dette sociale datant de l'esclavage.

Les dix juges de la Cour se prononçaient sur un cas spécifique de l'Université de Brasilia (UNB) qui a adopté en 2004 un système de quotas, avec 20% de places réservées aux Noirs, métis et indigènes.

Toutefois, la décision vaut désormais pour toutes les universités publiques de ce pays de 191 millions d'habitants où plus de 50% de la population est noire (7,6%) ou métisse (43,1%), selon le dernier recensement de 2010 de l'Institut brésilien de géographie et statistiques (IBGE).

Deux autres millions de Brésiliens se considèrent asiatiques et 817 000 indigènes, a révélé cette enquête qui a lieu tous les dix ans.

Le jugement de la Cour a duré deux jours et répondait à un recours déposé en 2009 par le parti de droite DEM qui alléguait que la politique de l'UNB était contraire au principe d'égalité et encourageait le racisme en créant des privilèges basés sur les critères de race.

Mais les juges ont considéré qu'il s'agissait d'un instrument légitime pour corriger les inégalités qui touchent les afro-descendants. Le Brésil a été l'un des derniers pays à abolir l'esclavage, le 13 mai 1888.

En 2001, l'Université de l'État de Rio de Janeiro (UERJ) avait été la première à avoir mis en place ce système des quotas basé sur la discrimination politique. Aujourd'hui, le Brésil a 98 universités publiques et plus de 70% d'entre elles appliquent des quotas raciaux.