Les candidats à l'élection présidentielle mexicaine ont officiellement lancé leur campagne en vue du scrutin du 1er juillet, vendredi, en promettant tous d'être le candidat du changement.

Enrique PeIna Nieto, candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), la formation qui a dirigé le Mexique de 1929 à 2000, a utilisé le mot «changement» à 26 reprises dans son premier discours officiel de campagne vendredi.

«Le Mexique sait ce qu'il veut, et il ne veut plus de la même chose», a dit M. PeIna Nieto à Guadalajara, dans l'ouest du pays. «Il veut sortir de cette phase d'ombre et d'obscurité et entrer dans une nouvelle ère de lumière et d'espoir.»

Le candidat du PRI, qui propose «une grande croisade pour le changement», fait écho au slogan de campagne de Barack Obama en 2008 aux États-Unis, bien qu'on ne sache pas si cette ressemblance est intentionnelle.

La campagne d'Obama, qui s'était largement appuyée sur les réseaux sociaux, semble avoir eu un impact sur la scène politique mexicaine.

Josefina Vazquez Mota, dont les apparitions publiques avant le début de la campagne ont été affligées par des difficultés techniques et une mauvaise planification, a appelé ses partisans à se servir des médias sociaux, «ce nouveau monde qui nous accompagne», pour attirer des électeurs potentiels.

«Ce sera difficile d'atteindre toutes les régions du pays», a admis Mme Vazquez Mota, candidate du Parti de l'action nationale (PAN), actuellement au pouvoir, et première femme candidate à la présidentielle mexicaine pour un parti majeur.

Même si elle représente le parti sortant, Mme Vazquez Mota fait campagne sur le thème de la «différence», peut-être dans une volonté de se distancer de l'offensive contre les cartels de la drogue menée depuis six ans par le président Felipe Calderon. Depuis 2006, plus de 47 000 personnes ont été tuées dans des violences liées au trafic de drogue au Mexique.

Les candidats des trois principaux partis ont tous déclaré vouloir ramener la paix dans le pays.

Andres Manuel Lopez Obrador, qui fait campagne pour la deuxième fois pour le Parti de la révolution démocratique (PRD) après avoir perdu de justesse l'élection de 2006, a déclaré vendredi qu'il représentait «le vrai changement».

M. Lopez Obrador a organisé des semaines de manifestations en 2006 pour protester contre ce qu'il estimait être des fraudes électorales, avant de se proclamer «président légitime». Depuis, il a changé son image radicale pour celle d'un politicien assagi.

«Engageons nous tous, à partir de la base, dans une campagne pour construire une république nouvelle, juste, humaine, digne, libre, démocratique et attentionnée», a-t-il dit lors de sa première conférence de presse de campagne.

Des partisans, comme l'enseignante Beatriz Lara Aguirre, 58 ans, pensent que M. Lopez Obrador a changé depuis 2006. «Il est plus serein», a-t-elle estimé vendredi.

Mais comme en 2006, le candidat de gauche s'est plaint de devoir affronter «le pouvoir de l'argent, les agences gouvernementales et certains médias d'information qui veulent nous imposer le choix du prochain président».