Onze militaires colombiens ont été tués samedi et deux blessés dans une attaque attribuée à la guérilla des Farc par l'armée de terre, dans la province d'Arauca, dans l'est du pays, à la frontière avec le Venezuela.

Des militaires qui patrouillaient dans une zone rurale du village d'Arauquita ont été la cible d'une «attaque massive» de la part des guérilleros du «dixième front des Farc», a précisé l'armée de terre dans un communiqué.

«Un sous-officier et dix soldats ont perdu la vie dans cet acte terroriste et deux autres ont été blessés», ajoute le communiqué.

Il s'est agi d'un «tir nourri de fusil, une sorte d'embuscade et non d'une attaque avec des explosifs», a affirmé un porte-parole de l'armée à l'AFP.

L'armée de terre a lancé une opération dans cette zone et on ignore s'il y a eu des morts parmi les assaillants, a-t-il ajouté.

Dans la province d'Arauca sont présentes aussi bien les Forces armées révolutionnaire de Colombie (Farc), la principale guérilla du pays avec environ 9.000 combattants, que l'Armée de libération nationale (ELN) qui compte quelque 2 500 hommes.

Repliées dans les régions les plus périphériques du pays, les Farc ont multiplié leurs attaques contre les forces de sécurité dans les derniers mois tout en proposant un dialoque de paix au président Juan Manuel Santos.

Elles ont mené 2 148 actions armées l'an dernier, soit 10 % de plus qu'en 2010, a indiqué en février l'ONG Nuevo Arcoiris, spécialisée dans le conflit armé colombien vieux de près de 50 ans.

Le 4 mars dernier, le numéro un des Farc, Rodriguo Londono, alias «Timochenko», a assuré vouloir faire le «pari de la paix», dans une lettre adressée au groupe de personnalités civiles «Colombiens pour la paix».

«Nous croyons que cela vaut la peine de casser ce cercle maudit et faire plutôt le pari de la réconciliation et de la paix», a-t-il affirmé regrettant que «le sang de simples Colombiens coulent tous les jours» et estimant que «les militaires et policiers ne devraient pas mourir (...) pas plus que les guérilleros».

Une semaine avant, les Farc avaient annoncé la fin des prises d'otage contre rançon, une pratique assurant une partie de leur financement depuis leur création en 1964.