Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a annoncé hier devoir subir une nouvelle opération pour son cancer. La nouvelle augmente les chances de l'opposition, qui vient d'élire un candidat unique, de remporter la présidentielle d'octobre prochain.

«C'est une petite lésion d'environ deux centimètres de diamètre, très clairement visible», a indiqué M. Chavez durant une conférence de presse dans une usine de tracteurs. Son cancer, dont le lieu et la gravité n'ont jamais été dévoilés, a nécessité quatre chimiothérapies à Cuba l'été dernier.

Selon Pedro Rodriguez, de l'Association des Vénézuéliens de Québec, la rechute pourrait permettre au candidat de l'opposition, Henrique Capriles Radonski, de l'emporter sur M. Chavez. «En ce moment, dans les rangs chavistes et de l'opposition, il y a beaucoup d'incertitude sur les réelles capacités d'Hugo Chavez de mener la campagne électorale pour le vote d'octobre prochain», dit M. Rodriguez.

Les deux candidats sont au coude à coude. Il y a un an, un sondage de la société vénézuélienne Datanalisis donnait un léger avantage à M. Capriles, mais en janvier, M. Chavez était légèrement en avance (43% contre 37%) contre «un candidat de l'opposition». M. Capriles a remporté le 12 février la primaire de l'opposition.

Après une absence médiatique de presque six mois, M. Chavez a repris à la fin de 2011 son régime habituel de long discours, en public et à la télévision. Ses cheveux avaient repoussé. Il a récemment annoncé de nouveaux programmes sociaux, notamment une bonification du régime de pensions publiques et une allocation de 100$ pour les femmes enceintes et les enfants des quartiers pauvres.

Le coordonnateur de la campagne de M. Capriles, Armando Briquet, a souhaité à M. Chavez «une guérison complète et une longue vie», même si l'opposition a «toujours été critique de l'absence d'informations réelles sur la santé du président», dans une entrevue à Associated Press.

À La Havane

Les médias vénézuéliens ont traqué M. Chavez toute la journée lundi à La Havane, rapportant que la présence de membres de sa famille y avait été confirmée et que la sécurité policière avait été renforcée près de l'hôpital où il s'était fait traiter l'été dernier. Le ministre des Communications, Andrès Izarra, avait nié la rumeur lundi soir. «C'est une guerre salle digne du caniveau», avait écrit M. Izarra sur son compte Twitter. Un politologue chaviste, Miguel Ángel Pérez Pirela, avait dénoncé la «droite nécrophiliste» qui prédit la mort d'Hugo Chavez.

Le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello, a rectifié le tir immédiatement après l'annonce d'hier. «Mon commandant, le peuple qui t'aime t'accompagne dans cette nouvelle lutte, a déclaré M. Cabello par communiqué de presse. Nous vaincrons.»