L'explosion d'une moto piégée devant un commissariat, attribuée par les autorités à la guérilla des Farc, a fait mercredi sept morts et soixante-dix blessés dans le sud-ouest de la Colombie, selon un nouveau bilan communiqué par la Croix-Rouge.

Un premier décompte, annoncé quelques heures auparavant par la police, avait fait état de cinq morts et vingt blessés.

L'attentat s'est produit dans l'après-midi devant le commissariat de la localité de Tumaco, dans le département de Narino, provoquant également d'importants dégâts matériels, alors que de nombreux passants circulaient devant le bâtiment de la police.

«Sept personnes sont décédées, dont quatre policiers et trois civils», a indiqué le directeur du Secours national de la Croix-Rouge, dans une déclaration à la radio RCN. Parmi les blessés figurent également 34 policiers, a-t-il précisé.

L'hôpital de Tumaco, une localité de 170 000 habitants, s'est retrouvé débordé par l'afflux de victimes et une douzaine d'entre elles, qui présentaient les blessures les plus sérieuses, ont été transférées par avion militaire à l'hôpital de Cali (sud-ouest), la troisième ville du pays.

Un responsable de la police colombienne, Rodolfo Palomino, a attribué l'attentat à la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Selon lui, il constituerait une riposte aux opérations menées par les forces de l'ordre dans cette région frontalière avec l'Equateur, où les Farc sont encore bien implantées.

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a dénoncé cet attentat, assurant qu'il constituait une nouvelle «démonstration de désespoir» de la guérilla, dans un message publié sur son compte Twitter.

La seconde guérilla du pays, l'Armée de libération nationale (ELN), est également active dans cette région, tout comme les paramilitaires et les bandes criminelles, qui se disputent le contrôle de la côte pacifique, stratégique pour l'acheminement de drogue et d'armes.

Le maire de la municipalité, Victor Gallo, a appelé la population à se rassembler jeudi et à organiser une marche solennelle afin de condamner cet attentat.

La Colombie est victime depuis près de 50 ans d'un conflit armé impliquant les deux guérillas d'extrême gauche, les milices paramilitaires d'extrême droite, l'armée et les narcotrafiquants.

La guérilla des Farc, fondée en 1964, compterait encore entre 8000 et 11 000 combattants, selon les estimations.