La guérilla colombienne des FARC a annoncé le report sine die de la libération de six otages, issus des forces de l'ordre, qu'elle s'était engagée à relâcher sans contrepartie, en imputant la responsabilité au gouvernement, dans un communiqué diffusé mercredi.

Les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) reprochent à l'armée de mener des opérations militaires dans la région où devait précisément se dérouler la remise des otages, dans un message publié sur son site internet www.farc-ep.co.

«La zone que nous avions choisie pour la libération des otages (...) a été militarisée de manière injustifiée par le gouvernement colombien, ce qui nous contraint à repousser sa réalisation», indique le commandement central de la guérilla marxiste.

«Nous voulons les relâcher en vie, mais il semble que le gouvernement préfère les remettre dans des cercueils à leur famille», ajoutent les FARC en soulignant leur «détermination» à maintenir cette libération.

Le ministre colombien de la Défense Juan Carlos Pinzon a accusé la guérilla de «mentir», en soulignant qu'elle n'avait jamais «mentionné ni coordonnées, ni aucune région» pour la remise de ces otages.

«Nous rappelons que le gouvernement est prêt, comme cela a été le cas à chaque fois, à suspendre immédiatement les opérations militaires dans la zone, une fois qu'elle nous aura été indiquée», a-t-il précisé dans une déclaration à la radio Caracol.

En décembre, la guérilla avait promis cette libération, qualifiée de «geste de paix», alors que le président colombien Juan Manuel Santos exige la libération de tous les otages et la fin des violences avant d'engager un dialogue.

Les six hommes qui devaient être prochainement libérés font partie d'un groupe d'au moins 11 otages issus des forces de l'ordre et séquestrés depuis au moins 12 ans, présentés comme des «prisonniers politiques».

Fondées en 1964, les FARC, qui compteraient encore entre 8 000 et 11 000 membres, proposent de relâcher ces otages en échange de la libération de centaines de guérilleros incarcérés, une revendication rejetée par le gouvernement.

Elles retiendraient aussi un nombre indéterminé de civils, aux fins d'extorsion, et affrontent régulièrement les forces de l'ordre dans les régions où elles sont implantées, essentiellement les cordillères du sud-ouest du pays et les zones frontalières.