Cuba a rejeté vigoureusement samedi les critiques des États-Unis, du Chili, de l'Espagne et de l'Union européenne après le décès du prisonnier cubain Wilmar Villar, décédé jeudi et présenté par l'opposition comme un dissident mort des suites d'une grève de la faim.

De son côté, l'opposition a dénoncé les arrestations d'au moins une cinquantaine de dissidents pendant quelques heures vendredi pour les empêcher d'assister aux obsèques du détenu.

La responsable du département Amérique du Nord du ministère cubain des Affaires étrangères, Josefina Vidal, a taxé samedi d'«hypocrisie» et de «cynisme colossal» les critiques de Washington.

Dans un communiqué, la Maison-Blanche avait notamment dénoncé vendredi «la répression permanente du peuple cubain et les malheurs que doivent affronter les individus courageux qui défendent les droits fondamentaux de tous les Cubains».

Madrid a de son côté exprimé sa «consternation» et demandé aux autorités cubaines de «libérer tous les prisonniers politiques, de garantir les droits de l'homme et les libertés fondamentales, et de permettre la libre expression de toutes les opinions politiques sans exception».

Mme Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'Union européenne, s'est jointe aux critiques en estimant que cette affaire soulevait des doutes sur le système judiciaire et pénitentiaire cubain.

Sur son site internet, le ministère cubain des Affaires étrangères a répliqué en déniant à l'Espagne et à l'Union européenne «la moindre autorité morale pour juger Cuba», les accusant «de ne même pas vérifier ou attendre de savoir ce qui s'est passé réellement».

Le gouvernement de La Havane a assuré disposer «de nombreuses preuves et témoignages qui démontrent qu'il ne s'agissait pas d'un 'dissident' et qu'il ne réalisait pas une grève de la faim».