Quelque 400 membres d'une bande criminelle en partie composée d'ex paramilitaires en Colombie ont commencé jeudi à rendre les armes et à s'en remettre à la justice, a-t-on annoncé de source judiciaire.

«À ce stade, 36 personnes provenant du département de Vichada (nord-est, non loin de la frontière vénézuélienne) se sont livrés à la justice», a déclaré à la presse Carmen Gonzalez, une responsable du parquet colombien, dirigeant ses services d'enquête.

Les membres de l'Erpac (Armée populaire antisubversive de Colombie) ont commencé jeudi à affluer vers Villavicencio, à quelque 100 km au sud de Bogota, avant d'être reçus sous escorte policière, dans un centre aéré aménagé pour l'occasion où ils devaient être identifiés et faire l'objet d'un interrogatoire en vue de déterminer les charges les visant.

Leur reddition avait été annoncée en novembre par l'un des chefs de l'Erpac, Eberto López, alias 'Caracho', dans un entretien à la revue colombienne Semana et dans une lettre envoyée à la justice.

Selon le parquet les combattants ont également remis 47 fusils, des milliers de munitions, et une mitrailleuse.

La Colombie compte une petite dizaine de bandes criminelles en partie composées d'ex paramilitaires se consacrant notamment au trafic de drogue depuis la démobilisation, entre 2003 et 2006, des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême droite).

Les AUC sont aujourd'hui accusées d'avoir tué des dizaines de milliers de civils au nom de la lutte contre la guérilla. Les bandes composées d'anciens combattants de ces milices sont considérées par la police comme le principal danger pour l'ordre public en Colombie.

Le parquet n'a livré aucune information permettant d'expliquer cette reddition collective.

Toutefois, selon Ariel Avila, spécialiste des groupes armés colombiens au sein de la Corporation Nuevo Arco Iris, un institut d'études, les membres de l'Erpac auraient déposé les armes après avoir été «lâchés» par l'un des narcotrafiquants les plus recherchés de Colombie, Daniel «El Loco» (le fou) Barrera et ses hommes, qui domineraient désormais certaines des régions où ils étaient actifs.