Le ministre brésilien du Travail, Carlos Lupi, a présenté dimanche sa démission à la présidente Dilma Rousseff, devenant ainsi le sixième ministre à quitter le gouvernement en six mois à la suite d'accusations de corruption.

«Compte tenu de la persécution politique et personnelle dont je suis l'objet depuis deux mois de la part des médias, (...) j'ai décidé de renoncer à mes fonctions de manière irrévocable», écrit M. Lupi dans sa lettre de démission.

«Je m'en vais la conscience tranquille», a ajouté le ministre, en poste depuis 2007.

Après le ministre chargé du Gouvernement, celui des Transports, de l'Agriculture, du Tourisme et celui chargé des Sport, la démission du ministre du Travail porte à six le nombre de titulaires de portefeuilles du gouvernement de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, qui ont dû renoncer sous des accusations de corruption depuis le mois de juin.

Un septième ministre, celui chargé de la Défense, s'est vu obligé de démissionner pour avoir critiqué ses collègues du gouvernement.

Mme Dilma Roussef a pris ses fonctions de présidente le 1er janvier dernier.

Le scandale a éclaté le mois dernier lorsque la revue Veja a rapporté qu'un des conseillers de Carlos Lupi finançait illégalement des organisations souscrivant des contrats avec son ministère et voyageait dans un avion loué par une de ces organisations.

Le quotidien Folha de Sao Paulo a révélé de son côté que Carlos Lupi a autorisé la création de sept syndicats dans l'Etat d'Amapa (nord) pour «représenter des secteurs industriels qui n'existent pas dans cette région», et d'avoir perçu un salaire d'assesseur «fantôme» à la Chambre des députés entre 2000 et 2006.

Carlos Lupi a résisté farouchement à ses détracteurs, assurant le mois dernier que «pour (me) sortir du ministère, il faudra (me) tirer dessus, et avec du gros calibre, parce que je suis grand».

La Commission de la morale publique avait recommandé sa démission la semaine dernière, après que M. Lupi, membre du Parti démocrate du travail (PDT, gauche), eut fourni des explications jugées peu convaincantes.