Les FARC ont accusé mardi le gouvernement colombien d'être responsable de la mort de quatre de ses otages assassinés samedi par la guérilla, affirmant que l'armée avait tenté, en menant une opération visant leur campement, d'éviter leur libération sans conditions.

«Ces faits répondent à la volonté du président (Juan Manuel) Santos et du haut commandement militaire d'empêcher la libération unilatérale des otages», indique un communiqué des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) diffusé mardi sur son site internet.

Dans ce texte la guérilla assure qu'elle s'était engagée à favoriser un «accord d'échange de prisonniers de guerre», contre ses combattants emprisonnés et qu'une lettre en ce sens adressée à l'ex-sénatrice Piedad Cordoba, médiatrice dans plusieurs processus de libération, en témoigne.

Selon le communiqué daté de lundi et signé par le secrétariat (organe dirigeant) de la guérilla, l'armée a eu vent de ses plans et a tenté de les empêcher en menant l'opération visant le campement où les otages étaient détenus, dans le département de Caqueta (sud), samedi.

Selon le ministère de la Défense, les quatre otages, prisonniers de la guérilla depuis plus de 12 ans, ont été tués par balles par leurs geôliers.

Les FARC affirment que la décision de libération unilatérale de plusieurs de ses prisonniers a été prise avant la mort dans des combats de leur chef Alfonso Cano le 4 novembre et que l'armée en a eu connaissance en examinant des disques durs lui appartenant.

«Il est évident qu'après avoir accédé à cette information le gouvernement national et le haut commandement de l'armée ont pris la décision d'empêcher cette démarche humanitaire et ses effets possibles», assure le communiqué.

La Colombie est en proie depuis près de 50 ans à un conflit armé impliquant deux guérillas d'extrême gauche (les FARC et l'ELN, Armée de libération nationale), des milices paramilitaires d'extrême droite, l'armée et parfois des bandes de trafiquants de drogue.

Les FARC détiendraient encore 13 policiers et militaires, des «prisonniers politiques», qu'elles entendent échanger contre plusieurs centaines de rebelles emprisonnés. Mardi, des funérailles nationales ont été célébrées pour les quatre otages tués, trois policiers et un militaire.